Journée Internationale des migrant.es

Manifestation du 18 décembre à Marseille pour la journée internationale des migrant.es :

  • Pour l’abrogation immédiate de la loi Darmanin et des circulaires Retailleau
  • Pour l’égalité des droits de toustes, à l’école, au logement, à la santé, à la culture, au travail.
  • Pour la régularisation des sans-papiers
  • Pour la fermeture des centres de rétention administrative (CRA)
  • Pour la justice sociale et la solidarité, contre le racisme et le fascisme

Dénonçons ensemble le patronat agricole raciste qui exploite les travailleur.euses avec et sans les bons papiers et qui tente de nous mettre en concurrence.


Solidarité et mêmes droits pour tous et toutes !

Réunion inter-massif 2025

Article de midi libre: Les gardiens de troupeaux se mobilisent

Du 6 au 8 décembre, les gardiens de troupeaux (moutons, chèvres, vaches), syndiqués CGT, se sont réunis durant trois jours au tiers lieu la Grange pour organiser leurs actions.

Pour Marie, bergère, « il y a beaucoup de choses problématiques dans notre métier tel que nos horaires qui ne rentrent pas systématiquement dans le cadre du Code du travail car en général, ils dépassent largement nos contrats et ce sont souvent des journées entières non payées. Il y a aussi les conditions de travail avec parfois aucun accès à l’eau potable, ou pas d’isolation, pas d’électricité dans le logement. »

Anthony, également berger, ajoute « qu’il faudrait que notre équipement pour travailler soit pris en charge, tout comme les frais concernant nos chiens de conduite qui reste entièrement à nos frais alors qu’ils sont indispensables à notre travail. Aussi, notre expérience et nos qualifications devraient être reconnues, or, on est tous majoritairement embauchés au smic. C’est un métier qui demande des connaissances dans différents domaines, techniques ou environnementaux, avec de fortes responsabilités. On travaille en autonomie totale sur la gestion de la zone de pâturage et du troupeau. »

Julia précise : «  On fait tous les soins, on gère les équipements, le matériel et il y a aussi la gestion des ressources fourragères. On a une forte charge de travail alors que nos emplois sont précaires. On nous parle de précarité choisie mais croyez-vous que l’on ait choisi de ne signer que des CDD saisonniers et d’être dans cette situation ? D’autant que cela nous ferme à un droit à la formation que l’on paie de notre poche et sur notre temps de repos pour pouvoir être plus efficace et à l’aise dans notre travail. »

Anthony conclut leurs démarches : « On voudrait juste des textes protecteurs par la création de conventions collectives spécifiques au niveau national et territorial pour encadrer la spécificité de notre profession de salarié agricole. »

LE PATRONAT AGRICOLE VEUT-IL VRAIMENT AMÉLIORER NOS CONDITIONS DE TRAVAIL ?

Communiqué du SGT 38

Des manquements graves de la part des employeurs

La saison d’alpage 2025 s’est achevée il y a quelques semaines et nous constatons que les manquements graves de la part de nos employeurs sont toujours légion :

temps de travail : notre métier généralise le travail gratuit : des semaines de 70h payées 35 à 44h pour un simple poste, le repos hebdomadaire et la durée maximale du temps de travail non respectés.

salaires : une grille de classification trop souvent ignorée et des salaires au rabais par rapport aux qualifications que nécessite notre profession.

logements : souvent indignes et qui mettent en danger les salarié.es : 80 % des hébergements ne sont pas aux normes. D’après le CERPAM, en PACA, un hébergement sur deux ne dispose ni de douche, ni de WC !

sécurité : de nombreux accidents du travail, parfois mortels et des salarié.es isolé.es.

Nous continuerons de dénoncer les réalités de notre métier. Il y a urgence à ce que les choses changent !

Des négociations nationales qui s’enlisent

Pourtant, depuis plus de 2 ans, nous avons obtenu l’ouverture de négociations nationales d’un accord spécifique pour les gardien.nes de troupeaux, dont les conditions de travail, d’emploi et d’accueil sont trop souvent en dehors de tout cadre légal. Or, la FNSEA n’a eu de cesse d’utiliser toutes les excuses fallacieuses pour ralentir les négociations. En octobre, la FNSEA et la FNO (Fédération Nationale Ovine) ont mis fin aux négociations par un simple mail. Elles ont décidé que finalement, après 3 ans de négociations, le national n’était pas le bon niveau pour négocier. Pourtant en Isère et en Savoie, les FDSEA ont elles aussi mis fin aux négociations départementales, car d’après elles… le département n’était pas le bon niveau pour négocier !

La CGT, de concert avec d’autres organisations syndicales (CGC, FO et CFTC), a obtenu le placement de ces négociations sous tutelle du Ministère de l’Agriculture.

Dans les territoires, le patronat agricole dévoile ses objectifs

Dans les Alpes du Nord, les FDSEA du 38 et du 73/74 refusent à présent de négocier au niveau départemental et imposent des discussions à l’échelle régionale. Dans ce nouveau format, le patronat agricole souhaite exclure des thèmes centraux tels que la classification des emplois — et donc des salaires, mais aussi, les conditions de travail, de santé et sécurité au travail, ou encore, le logement. Sur quels thèmes les représentants du patronat agricole acceptent-ils donc de discuter ?

Dans les Hautes Alpes, les patrons menacent de dénoncer les accords, et donc de s’asseoir sur le peu d’acquis déjà existants. Dans ce département, les représentants de la FDSEA répètent qu’un jour, « il n’y aura plus que des roumains et des tunisiens pour garder les bêtes ». C’est dire les attentes qu’ils ont auprès des travailleurs étrangers ! On ne peut pas s’habituer à ce chantage raciste qui sous-entend que pour un même travail, les étrangers n’ont pas les mêmes droits. Nos syndicats luttent pour que tous les salariés aient des conditions de travail dignes, nos tracts sont déjà traduits en roumain et nous sommes plus que jamais déterminés à nous serrer les coudes !

Tenir les négociations et maintenir le rapport de force

Et face à celles et ceux qui nous reprochent d’être « hors sol » et de « tuer le métier » nous affirmons au contraire que nous avons les pieds sur terre. Nos revendications, assises sur un cahier revendicatif de haut niveau, sont ancrées dans le réel des situations que nous vivons au travail. Des situations dont nous exigeons l’amélioration pour vivre dignement de ce métier.

Plus que jamais, quelques soient les atermoiements du patronat agricole, nous sommes déterminé.es à continuer la lutte. Nous ne lâcherons rien !

Occupation de la chambre d’agriculture de Gap

Le 18 novembre, le SGT PACA a occupé la chambre d’agriculture à Gap, pour exiger une rencontre avec la FDSEA 05.

COMMUNIQUE DU SYNDICAT DES GARDIENS ET GARDIENNES DE TROUPEAUX CGT PACA

Ce 18 novembre nous venons exiger de rencontrer la FDSEA 05 et obtenir des engagements de leur part sur l’amélioration de nos conditions de travail dans le département.

Lors de la dernière rencontre prévue, la FDSEA 05 a quitté la réunion à peine arrivée, prétextant des propos diffamatoires de notre part dans notre dernier tract. Le tract en question : une simple énumération des difficultés rencontrées par les gardiens et gardiennes de troupeaux en France, pendant l’été 2025.

Comment une simple description peut-elle provoquer une telle levée de boucliers? La FDSEA 05 doit regarder la réalité en face, entendre nos réalité de travail et prendre ses responsabilités.

D’autre part au niveau national, la FNSEA suspend les négociations et nous renvoie au niveau local. Dans le département du 05, voilà 3 ans qu’ont commencées les discussions sur la mise en conformité de l’avenant départemental, et rien n’avance.

De nombreuses séances de discussions ont eu lieu sur les questions des chiens de conduite et des équipements : nous exigeons aujourd’hui que nos revendications soient entendues et qu’un accord soit trouvé sur ces questions. Dans aucune autre profession, les salarié.es payent pour pouvoir travailler.

La dernière rencontre, avortée, devait être consacrée à la prise en compte de l’expérience pour les ouvriers agricoles. Pour nous gardiens et gardiennes de troupeaux, cette question est centrale : avec une expérience peu ou pas reconnue, nombre d’entre nous arrête le métier au bout de quelques années seulement. Nombre d’autres sont toujours payés au smic après des années d’exercice, alors même que notre métier exige une grande autonomie et de nombreuses qualifications. Nous savons que du côté employeur pouvoir embaucher des travailleur/euses formées et qualifiés est un enjeu.
Nous attendons aujourd’hui des engagements sur la retranscription des échelons et des niveaux que contient l’avenant départemental : notre expérience doit être prise en compte.

Par ailleurs, comme en témoigne le tract de la discorde, l’été 2025 a été très difficile pour les salariés.. Nous avons besoin d’avancées sérieuses sur la mise en conformité, et d’aller vers de réelles négociations.
Mort au travail, fulgurations, intoxication a l’eau, au monoxyde de carbone, dérochages… Le prix de cet été est très lourd pour la profession. Nous demandons une prime de risque.
En tant que saisonniers agricoles nous sommes exclus du dispositif de prime de précarité. Pourtant nos emplois sont rudes et offrent souvent moins de garanties qu’un CDD classique. Ils ne garantissent pas un emploi perenne, ni de pouvoir subvenir a nos besoins. Ce sont des emplois précaire, et mal payés. Nous demandons l’application de la prime de précarité sur l’ensemble des contrats agricoles précaires.

D’autres thématiques centrales devront être abordées : palier minimum, journées d’emmontagnage et de démontagnage, utilisation des véhicules personnels, des véhicules de services…

Sur les questions salariales et administratives, dans le 05, nous avons recensé cet été un grand nombre d’erreur sur les fiches de paies et les heures supplémentaires, des absences de contrat, des contrats non conformes à ce qui a été convenu qui arrivent tard, des déclarations à mi temps pour des temps complets… En tant que représentant des employeurs et gestionnaire de paie pour nombre de contrats, la responsabilité de la FDSEA 05 est engagée.

Pour toutes ces raisons, l’annulation des discussions en cours est irresponsable. Face a cet état de fait, nous continuerons de dénoncer les réalités de notre métier, jusqu’à la signature d’un accord prenant des dispositions concrètes visant à améliorer les conditions de travail et de rémunérations des gardien.nes de troupeaux et des salariées agricoles. Comme depuis 3 ans, nous sommes prêts a nous mettre autour de la table. Il y a urgence à ce que les choses changent.

Le SGT 38 en débat à Saint Marcellin

Le vendredi 28 Novembre, le Syndicat des Gardiens de Troupeaux de l’Isère était convié à une soirée d’échange et de débat autour du thème de l’agriculture. Cette soirée était organisée par l’association La Joute Marcellinoise qui a pour but d’aider à l’organisation et à la réalisation de projets citoyens, sociaux, culturels, écologiques dans une démarche d’éducation populaire. Devant une cinquantaine de personnes, nous avons pu présenter notre métier, les SGT et les combats que nous menons pour faire respecter nos droits. Nous avons pu visibiliser les véritables « damnés de la terre » que sont les salarié.es agricole et échanger avec le public et les nombreux professionnels présents.

La réforme du RSA et de l’assurance chômage

Les travailleurs saisonniers sont violemment impactés par les réformes successives de l’assurance chômage. Présentation de la réforme du RSA et de l’assurance chômage par le CNTPEP, aux rencontres Massif Attaque 2025 des syndicats de gardiens de troupeaux.

A écouter ici

Enregistrement et mixage par Radio Aioli :
https://www.aioli-radio.org/

Comité national des travailleurs privés d’emploi et précaires :
Travailleur privé d’emploi, défends tes droits. Ta place est dans la lutte, rejoins la CGT
https://chomeurs-precaires-cgt.fr/

La France Agricole – Les bergers soumis à des conditions de travail « d’une rare violence »

Voici un article publié sur le journal La France Agricole par Johanne Mâlin, le 29/10/2025

Le syndicat de salariés CGT a publié pas moins de soixante exemples de conditions de travail « catastrophiques » des gardiens de troupeau réclamant d’urgence leurs améliorations.

« Fausses fiches horaires » à signer obligatoirement, journées de 16 heures « sans interruption », contrats de travail « remis tard et qui ne correspondent pas à ce qui a été annoncé », logements « sans eau potable », absence de véhicule, multiples accidents, intimidations, humiliations par les éleveurs…

Pas d’accord spécifique

Les gardiens de troupeaux, s’indignent, par le biais du syndicat de salariés, de l’absence d’accord spécifique pour ces salariés particuliers « dont les conditions de travail, d’emplois et d’accueil sont catastrophiques ». Ils dénoncent comme problèmes majeurs : la reconnaissance salariale ou plutôt son absence, quand « l’immense majorité des gardiens de troupeau sont payés au SMIC alors même qu’on est en autonomie » et « la question du temps de travail très très très loin d’être respectée », dénonce Lisa, gardienne de troupeau et membre du syndicat dans la région, interrogée par La France Agricole. Au total, la FNAF-CGT énumère près de soixante exemples de problématiques rencontrées par les gardiens de troupeaux.

Convention collective non appliquée

Bien qu’ils dépendent de la convention collective pour les salariés agricoles et les Cuma, « pour nous [gardiens de troupeau], elle n’est pas appliquée », déplore Lisa.

Le syndicat de travailleurs a rappelé qu’un accord national pour améliorer les conditions de travail des bergers était en bonne voie… Jusqu’à ce mois-ci : « annulation pure et simple des négociations. » S »indigne le syndicat. La cause avancée par la FNAF-CGT ? Un tract diffusé aux assises du pastoralisme qui faisait état des problématiques rencontrées par les bergers dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui n’aurait pas plu à la FNSEA.

De son côté, le syndicat patronal assure qu’il n’arrête pas « toutes les négociations », explique Jérôme Volle, vice-président du syndicat en charge de l’emploi, mais seulement celle sur la question de la rémunération et du temps de travail. « Il faut formuler des demandes appropriées à la situation économique des exploitations », ajoute le viticulteur. Pour lui, un autre problème réside dans l’extension de la dénomination « gardiens de troupeau » aux salariés travaillant proches ou sur l’exploitation. Ce point de discorde entre la FNSEA et la FNAF-CGT serait à l’origine de la suspension des négociations par la FNSEA. Les futures négociations devraient être chapeautées par le ministère de l’Agriculture.

« Zone de non-droit »

La CGT formule trois revendications urgentes :

Abroger toutes les dispositions du Code rural qui dérogent au Code du travail,
Renforcer les contrôles des inspections du travail pour faire respecter les droits sociaux des salariés,
Avoir des accords en production agricole qui améliorent les droits des ouvriers agricoles.

Pour la FNSEA, la FNAF-CGT « demandait plus que [des dispositions du] code du travail ».

« Nous avions établi un cahier revendicatif sur les gardiens de troupeau en faisant état de nos conditions de travail. Dans les faits, nous nous sommes rendu compte que le Code du travail y répondait déjà », assure de son côté Lisa. « Mais on est face à une zone de non-droit de l’agriculture », estime la gardienne de troupeau.