Archives par mot-clé : communiqués

Communiqués des Syndicats des gardien.nes de troupeaux

La FDSEA des Savoies met fin aux négociations départementales

De manière unilatérale, les agriculteurs de la FDSEA des Savoies ont mis fin, le vendredi 13 décembre 2024, aux négociations départementales pour les gardiens de troupeaux.

Un pas en avant, trois pas en arrière

Alors même que nous nous étions mis d’accord sur le défraiement d’une partie de l’équipement obligatoire des gardiens de troupeaux, la fin des négociations dans les Savoies sabote les maigres avancées que nous étions sur le point d’obtenir.

La FDSEA tient un double discours

Tout en se présentant en défenseur du dialogue social, elle met en place un chantage bureaucratique : soit on remet à plat le travail d’un an de discussions en changeant le périmètre des négociations en cours, soit c’est la fin de toute négociation. Nous ne sommes pas dupe et refusons ce chantage. D’un coté, la FRSEA nous impose un nouvel échelon régional pour « homogénéiser » les accords. D’un autre coté, les négociations nationales, qui répondent déjà à cet objectif, pataugent du seul fait de la FNSEA, qui annule les négociations sans même plus prendre la peine de nous donner un motif.

Où sont les promesses ?

A tous les niveaux, le patronat agricole adopte une attitude déloyale, revenant systématiquement sur les engagements qu’ils ont pu prendre lors des différentes commissions. Dès l’ouverture des négociations nationales, Jérome Volle, vice président de la FNSEA, nous a assuré le maintient des négociations départementales. Nous dénonçons ce mensonge et nous exigeons la réouverture des négociations départementales en Savoie et Haute-Savoie.

Le syndicat patronal n’assume pas ses responsabilités

Par ses agissements, la FNSEA met une balle dans le pied de tous les éleveurs pastoraux qu’ils sont censés représenter. Il y avait urgence à encadrer, de manière collective, le travail des salariés d’alpage. Au lieu de quoi, les éleveurs de la FDSEA nous encouragent littéralement à dénoncer les mauvais patrons devant le tribunal des prud’hommes. Or, l’organisation du travail en estive est telle que tous les éleveurs sont hors la loi, que ce soit au niveau du temps de travail, du salaire, du droit au repos, du logement, de la potabilité de l’eau, de l’équipement, de la sécurité… Le comportement de ces agriculteurs ne fait que renforcer notre détermination. Nous les prenons au mot et déclarons la fin de l’impunité pour les éleveurs. Des prud’hommes vont effectivement avoir lieu contre les éleveurs. Les salariés ne doivent plus se laisser faire.

Les patrons doivent comprendre qu’ils ne peuvent plus bafouer nos droits

Nous subissons des conditions de travail moyenâgeuses : travail au noir, salaire non versé, insultes, accidents, violences, logements insalubres… Les patrons doivent comprendre qu’ils ne peuvent plus rémunérer les salariés d’alpage au SMIC, s’asseyant ainsi sur la classification des emplois en agriculture. Ils doivent comprendre que nous ne sommes pas des tacherons et que nos heures de travail doivent être comptabilisées et rémunérées. Que le jour de repos hebdomadaire n’est pas une option. Que l’eau fournie doit être potable. Que nos équipements de travail doivent être à la charge des employeurs. Tout cela ne peut plus durer. Aujourd’hui les salariés s’organisent et se battent pour pouvoir travailler et vivre dans la dignité.

Face au nouveau cirque du patronat agricole, la voix des ouvrier.ère.s de l’agriculture doit se faire entendre

Suite à leur mouvement de grogne de l’hiver dernier, les patrons de l’agriculture ont bénéficié des faveurs du pouvoir en place : casse des droits sociaux, exonérations de cotisations sociales, réduction drastique des contrôles, abandon de nombreuses normes environnementales visant à protéger les salariés et la nature, sans compter la bienveillance de la police et des préfectures devant leurs actions violentes.

Le patronat agricole s’est fait confirmer ses privilèges

Les exploitants et propriétaires du monde rural, petits et grands, ultra-libéraux ou poujadistes, paysans ou agro-industriels, ont à leur avantage des dispositions d’exception qui précarisent le salariat agricole pourtant indispensable au fonctionnement de leurs exploitations. Mais les largesses gouvernementales ne suffisent plus. Depuis plusieurs semaines, sous couvert d’une opposition opportuniste au MERCOSUR, les revoilà sur leurs tracteurs, bien décidés à faire voler en éclat ce qu’il reste de normes sociales et environnementales, dans le mépris le plus total des centaines de milliers d’ouvrier·ère·s agricoles toujours plus exposé·e·s aux violences, aux accidents de travail, à la maladie et à la précarité.

Le salariat paye seul les pots cassés de la destruction des normes sociales en agriculture

Dans le contexte des élections en Chambre d’agriculture, la FNSEA et la CR font dans la surenchère. Toujours plus à droite, toujours plus réactionnaires, ces organisations promettent une exploitation encore plus brutale et plus intense du salariat agricole, pour multiplier les profits. De son côté, la Confédération Paysanne est incapable de combattre le capitalisme agricole et ne reconnaît pas l’exploitation de son salariat.

La situation dans laquelle se trouve l’agriculture est grave. Elle s’inscrit plus largement dans une crise systémique du capitalisme

Une rupture avec ce système est indispensable pour qu’advienne un changement de modèle agricole capable de garantir les besoins alimentaires de tous et toutes, dans des conditions durables. Cela passera notamment par l’arrêt définitif du saccage des territoires et la mise en pratique de nouvelles formes collectives du travail de la terre.

Seuls les ouvrier·ère·s agricoles, sont capables de mener à bien cette rupture, pour qu’enfin, notre travail serve à la satisfaction des besoins et non à l’enrichissement de quelques uns.

OUVRIER·ÈRE·S AGRICOLES DE TOUS LES PAYS, UNISSONS-NOUS

Commission mixte paritaire du 04: Mobilisation à Digne les Bains, le 21 novembre 2024

Communiqué du SGT PACA
Voir le communiqué en entier

Dans le département des Alpes de Hautes Provence, voilà trois ans que la mise en conformité de l’avenant territorial encadrant les salaires et les conditions de travail est en cours. Sensée harmoniser la « nouvelle » convention collective nationale du travail agricole et le texte départemental en vigueur en retenant sur chaque points les éléments les plus favorables aux salarié.es. Cette mise en conformité tarde tarde et empêche la tenue de réelles négociations pour
améliorer les conditions de travail des salarié.es agricoles.
La FDSEA 04 fait tout pour retarder voire empêcher le processus : annulations répétées de réunions prévues de longue date, contre-propositions qui remet les acquis favorables aux salarié.es en cause… Ils jouent l’épuisement des salariés et font traîner pour que rien n’aboutisse.
Le flou laissé par l’existence des deux textes les arrange ; ils embauchent en ne respectant ni l’un ni l’autre !

Pour nous, gardiennes et gardiens de troupeaux, la situation est urgente ! Que ce soit dans les estives l’été, dans les vignes, les collines l’hiver, nous subissons des conditions de travail bien en deçà de ce que la loi exige et des salaires vraiment minables.

Le 04 est un des départements qui compte le plus de têtes de bétail ovins. Les
exigences et les charges de travail que nous font porter nos employeurs sont
nombreuses alors même qu’ils sont gavés d’argent public (PAC, MAEC, Plan Loup…).
Nous travaillons et pourtant nous ne pouvons pas vivre de notre travail !
La misère et la précarité se généralisent et se banalisent, nous avons besoin de
droits et de salaires dignes maintenant ! Nos syndicats de Gardien.nes de Troupeaux se battront face à l’injustice !

Bilan d’estive 2024

Aujourd’hui, les salariés des alpages ont décidés de ne plus taire les conditions de travail auxquelles ils font face, et de contre-attaquer en mettant aux prud’hommes les éleveurs aux pratiques délétères.

Pour mieux comprendre notre colère, voici les situations dont a eu connaissance le SGT38, et qui se sont déroulées pour la majorité dans les départements de Savoie, Haute Savoie et Isère en l’espace de quelques mois d’estive.

Des problème avec les contrats de travail :

Des contrats qui ne sont pas remis en temps et en heure par l’employeur, parfois au bout d’un mois de travail, parfois volontairement à la fin du contrat. Un berger a du contacter la MSA pour vérifier qu’il était bien déclaré car il n’a reçu aucune preuve d’embauche.
Une promesse d’embauche non tenue car le salarié a négocié ses conditions de travail.
Un berger a travaillé 15 jours au début de la saison, sans être déclaré, pour 500€ ! C’est moitié moins que ce qu’il aurait du gagner s’il avait été déclaré.
Des Documents Uniques d’Évaluation des Risques Professionnels qui se font rares

Des problèmes de salaire :
Des bergers seuls en alpage mais embauchés au palier 1.
Une salariée embauchée comme aide bergère alors qu’elle est seule sur la montagne.
Des heures qui manquent sur la fiche de paye, des majorations non respectées,
Et des salariés qui ne sont pas payés, du tout.

De nombreux problèmes de temps de travail et de droit au repos
Un berger qui fait seul le travail de deux personnes car les aides bergers successifs refusent de rester à cause des conditions de travail.
Des bergers obligés de travailler 7/7j, payés 6 jours.
Des bergers embauchés avec un contrat de 35H alors qu’ils en font le double.
De 6H30 à 22H, des journées de 16H de travail sans interruption.
De manière très généralisée, les 11H consécutives de repos quotidiennes ne sont pas respectées.
Des surcharges de travail à causes d’agnelages « surprise » organisés en montagne par des éleveurs.
Un berger amené à travailler sans chien alors que les éleveurs devaient lui en fournir un.
Un berger qui s’est vu licencié car il a menacé l’employeur de « respecter ses 44H de travail ».

Des problèmes de logement récurant
Avec des salariés qui vivent dans des taudis, qui souffrent du froid et tombent malades car ils ont un poêle qui fume, qu’ils manquent de bois, qu’ils n’ont pas d’eau chaude ou que les murs de la cabane ne jointent pas.
Des bergers logés en caravane.
Des bergers logés en tente.
Des logements sans électricité.
Des salariés souffrant du manque d’intimité, avec une chambre pour deux bergers.
Une cabane devant être partagée avec l’employeur, qui fait dormir son berger par terre lorsqu’il vient.
Des invasions de fourmis, de puces, de rongeurs dans la cabane.
Des bergers contraint de se loger au camping sur leurs propres frais.
Des bergers complètement isolés car ils n’ont pas de réseau téléphonique nulle part sur la montagne.

De graves problèmes d’eau :
Des cabanes sans eau, sans douche, sans toilettes.
Lorsqu’ils ont la chance d’avoir de l’eau, les bergers découvrent dans leurs captages : de la boue, des algues roses, des sangsues, des grenouilles mortes, esherichia coli…
Plusieurs cas d’intoxication à l’eau. En Isère, deux bergers ont été malades à cause de l’eau. D’après leur propre mot « Même leurs chiens ont été malades. » Dans le 05, deux bergers ont été héliportés et hospitalisés d’urgence. Aujourd’hui, ils ont encore des séquelles.
Une autre bergère nous dit « boire de la boue », et doit se déplacer dans la montagne avec sa bouteille pour prendre de l’eau aux sources.

Des accidents du travail
Un dérochement et une chute de 10 mètres, une triple fracture…
Des difficultés à faire reconnaître les accidents par la MSA.
Des accidents directement lié au manque d’équipement : infection du à des chaussures trop abîmées.
Un berger gravement mordu par son chien de protection.
Plusieurs bergers en état de sous-nutrition car leurs éleveurs ne les ont pas ravitaillé.

Des violences
De la part de l’employeur : Des critiques injustifiées à répétition,
Des cris et des propos humiliants :« tu travaille comme un singe », « tu sens la merde »  « travaille plus vite ou je ne te paierais pas »
Des propos racistes, homophobes, misogynes.
Une agression physique avec dépôt de plainte de la salariée.
Des violences verbales et physique de la part des touristes.
Plusieurs employeurs qui ont envoyés des SMS agressifs ou humiliants aux salariées.
Des violences sexistes et sexuelles, notamment un viol.

Des problèmes de fin de contrat :
Pour se mettre en sécurité, les salariés sont obligés de se mettre en arrêt maladie, de démissionner, de faire valoir leur droit de retrait, de rompre leur contrat pour faute grave de l’employeur.
Des salariés ont subit du chantage lors de la remise de la dernière paye : remise du chèque à condition que le salarié signe le solde de tout compte.
Des employeurs qui tardent à remettre les attestations France Travail, mettant les salariés en difficulté.
Des salariés qui ont peur de représailles de la part de leur employeur.
On ne peut pas dire que la situation est pire que ce que l’on imaginait, car nous sommes bien conscients des réalités de notre métier. Par contre ce qui nous frappe, outre l’ état d’épuisement physique et moral des salariés, c’est la grande culpabilité qu’ils ressentent à ne pas pouvoir bien faire leur travail, alors même que ce sont eux les victimes des employeurs peu consciencieux voire malveillants.

Si ces salariés décident d’arrêter de garder des troupeaux, ce ne sera pas par manque de passion, mais bien à cause de leur conditions de travail et de la violence des situations auxquelles ils font face.

Stop au mépris, à l’oppression et aux basses manœuvres de la FNSEA !

Ce vendredi 15 novembre, une négociation pour améliorer les conditions des Gardiens de Troupeaux devait se tenir dans les Savoies. Mais celle-ci a été annulée 48H avant. La raison de cette annulation est une proposition de la FRSEA Aura de « régionaliser » les négociations gardiens de troupeaux, qui se déroulent dans les départements 73-74 et 38.

Notre syndicat estime que cette décision menace le travail que nous avons effectué depuis 2 ans dans ces deux départements. Nous souhaitons que les négociations en cours reprennent au plus vite, en Isère comme dans les Savoies, et nous continuerons à dénoncer chaque annulation, qui nous font perdre du temps alors que les bergers vivent des situations de souffrance au travail intolérables.

Voir le communiqué complet ici

En Savoie et Haute Savoie nous avons déjà gagné 6 jours de congés payés supplémentaires à la fin de l’estive, ainsi que des contrats de 44H minimum pour tous les bergers, aides bergers et vachers d’alpage.

Il aura fallu plusieurs mobilisations pour que les négociations aient lieu avec la FDSEA38. Malgré qu’une réunion sur deux ait été annulée, nous étions parvenu à tomber d’accord pour obtenir des avancées pour les gardiens de troupeaux en Isère, notamment sur la mise en place d’une prime d’équipement. Rappelons qu’aujourd’hui les gardiens de troupeaux déboursent chaque année plusieurs milliers d’euros dans leur équipement de travail, et qu’il n’existe aucune compensation: Chaussures et vêtements de montagne, habits de pluie, jumelles, parapluie en bois, sac à dos… Tout ce matériel est indispensable à notre sécurité et au bon déroulement de notre saison, et les salariés doivent être remboursés de leurs frais professionnels par les employeurs.

En avril 2023, le SGT38 se rassemblait devant la chambre d’agriculture pour demander l’ouverture de négociations

Les syndicats de gardien.nes de troupeaux contre le patronat et l’extrême droite à son service

Un appel à la grève à été lancé le 20 juin. Conscients des difficultés auxquelles font face les travailleurs des estives pour se mettre en grève, nous appelons les gardiens de troupeaux à cesser le travail au moins durant quelques heures, d’afficher des pancartes, banderoles et autres signes de contestation sur leurs cabanes, chiens, brebis… Envoyez vos images aux SGT, afin de montrer que jusque dans nos montagnes, nous ne lâcherons rien.

Tandis que les troupeaux rejoignent les estives, le RN est passé en tête aux élections européennes. En procédant à la dissolution de l’Assemblée Nationale, Macron a en toute conscience, ouvert les portes du pouvoir à l’extrême droite. Bien que cette décision en ai surpris plus d’un, elle est dans la continuité de sa politique ainsi que dans celle des gouvernements précédents, qu’ils soient de droite ou sociaux-démocrates : réforme des retraites, lois racistes, criminalisation de la lutte pour la Palestine, casse des conventions collectives…

Le patronat est le grand gagnant de la montée du fascisme, car elle permet de diviser les travailleurs et de réprimer sans pudeur les luttes populaires.

Pour rappel c’est le RN, joint aux macronistes, qui à l’Assemblée Nationale vote contre l’augmentation du SMIC (20/07/22), contre l’encadrement du prix des loyers (31/05/23), contre l’ISF (25/07/22). Et au niveau du parlement européen, le RN a voté contre la mise en place de salaires minimums en Europe, contre l’encadrement de la rémunération des stagiaires, contre une revalorisation des personnels soignants, et enfin, le 5 octobre 2022, le RN a voté contre la taxation des super-profits, pour ne citer que leur position vis a vis de la fiscalité et la valorisation du travail.

Nos syndicats appellent bien évidemment à ne pas donner une voix à l’extrême droite lors des élections. Nous sommes cependant convaincus que quelques soient les résultats, c’est par une mobilisation massive des travailleuses et des travailleurs que nous parviendrons à lutter pour le progrès social, contre les idées fascistes et gagner de nouveaux droits.

La meilleure des défenses étant l’attaque, nous opposons au pouvoir en place, au patronat et à l’extrême droite notre combat pour pouvoir vivre et travailler dans la dignité. Le patronat agricole n’a jamais eu à faire face à une organisation aussi déterminée à unir les travailleurs isolés que nous sommes. Ils savent que nous n’avons rien à perdre que des contrats précaires, des salaires dérisoires et des conditions de travail dangereuses. C’est pourquoi la victoire est la seule issue possible.

Malgré l’isolement et la précarité, nous construisons la solidarité par delà les montagnes et nous ne céderons pas à la résignation. Nous appelons donc les gardiens de troupeaux à se mobiliser par tous les moyens possibles.

Télécharger le communiqué en PDF

Logement: les saisonniers agricoles s’invitent au CESE

Hier, alors que le CESE présentait un avis sur le logement des travailleurs saisonniers, des salariés agricoles se sont invités à la 3ème chambre parlementaire (CESE) pour une initiative revendicative dénonçant les conditions indignes d’emploi et d’accueil des travailleurs saisonniers. Il y avait urgence à faire cet avis, mais certainement pas avec ce contenu qui dédouane totalement les employeurs aux dépens des collectivités territoriales. L’avis prend en compte le logement uniquement sous un aspect quantitatif, les participants se félicitant d’une approche globale, qui oublie pourtant les premiers concernés: les saisonniers.

Des propos scandaleux ont été tenus. Pour certains, nous ne sommes que des drogués qui font la fête, dérangeant les touristes et qui avons fait « un choix de vie nomade ».

Pour les gardiens de troupeaux, des solutions simples peuvent être adoptées pour respecter la dignité, la santé et la sécurité du salarié: fournir des bouteilles d’eau minérales pour que le salarié puisse boire sans s’intoxiquer. Mettre en place des toilettes sèches. Nettoyer le logement avant l’arrivé du salarié. Protéger les matelas de la poussière et des rongeurs. Fournir un frigidaire qui fonctionne à gaz ou sur des panneaux solaires. Réviser le système de chauffage chaque année. Ces pratiques simples et peu onéreuses changeraient grandement nos conditions de travail et elle ne sont même pas adoptée par la plupart des employeurs! Sans oublier qu’il est indispensable d’avoir des logements nous permettant de travailler correctement, en disposant d’un local pour le rangement du matériel, croquettes, sulfate de cuivre… et de deux chambres séparées en cas de double poste.

La CGT a voté contre cet avis. Les autres organisations syndicales ont voté pour, ou se sont abstenues. Du côté du patronat agricole, la FNSEA applaudit des deux mains tant ce texte est exclusivement au service des employeurs. La confédération paysanne n’a pas daignée se déplacer.

En plein milieu de la séance, suite à l’intervention de notre camarade Anne Garetta, nous, saisonniers agricoles, avons lancé des flyers et déployé une banderole sur laquelle était inscrit « Patronat agricole marchand de sommeil et d’esclaves ». Nous avons brisé l’entre-soit nauséabond qui régnait en faisant entendre la voix des saisonniers agricoles. Le combat continu pour des conditions de logement dignes, pour que plus jamais un saisonnier agricole ne soit victime d’intoxication parfois mortelles, dû à l’insalubrité et à la négligence patronale.  Contre le pouvoir en place au service du patronat.

Lire l’intervention de Anne dans le communiqué de la FNAF-CGT

Et pour le plaisir, réécoutons l’excellent clip Niche à chien:

La FDSEA 05 annule les négo pour « raisons météorologiques »

Aujourd’hui, lundi 8 avril, était prévue une réunion de mise en conformité de l’accord territorial concernant les conditions de travail des salariés agricoles du 05. La réunion, prévue de longue date, devait porter spécifiquement sur la question des gardien.nes de troupeaux ; profession largement représentée dans le département pastoral que sont les Hautes Alpes.

La FDSEA 05 a décidé d’annuler la négociation, sous un prétexte ubuesque : des conditions
météorologiques « défavorables ». En effet il ne fait ni beau ni mauvais ce lundi ; en tant que salarié.es qui travaillons dehors toute l’année comment ne pas y voir le plus pur mépris ?!

Depuis février 2023, jusqu’à mars 2024 la FDSEA a annulé toutes les rencontres prévues dans le département, se contentant de se rendre a une réunion annuelle obligatoire.

En 2022 est adoptée la nouvelle convention collective pour les salariés agricoles et CUMA. Son préambule spécifie l’obligation de réaliser des mises en conformités avec les accords départementaux en vigueur jusqu’alors. Dans le 05, cet accord concède aux gardien.nes de troupeaux quelques avantages – toujours bien insuffisants au vu de de conditions de travail que nous subissons. La FDSEA use de tous les moyens pour continuer a exploiter au mépris de la loi et du code du travail.

Faire durer ce processus de mise en conformité est un moyen de ne jamais se confronter à la réalité de nos conditions de travail et à la précarité que nous dénonçons avec nos syndicats.

Voir le communiqué du SGT PACA