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LE PATRONAT AGRICOLE VEUT-IL VRAIMENT AMÉLIORER NOS CONDITIONS DE TRAVAIL ?
Communiqué du SGT 38
Des manquements graves de la part des employeurs
La saison d’alpage 2025 s’est achevée il y a quelques semaines et nous constatons que les manquements graves de la part de nos employeurs sont toujours légion :
– temps de travail : notre métier généralise le travail gratuit : des semaines de 70h payées 35 à 44h pour un simple poste, le repos hebdomadaire et la durée maximale du temps de travail non respectés.
– salaires : une grille de classification trop souvent ignorée et des salaires au rabais par rapport aux qualifications que nécessite notre profession.
– logements : souvent indignes et qui mettent en danger les salarié.es : 80 % des hébergements ne sont pas aux normes. D’après le CERPAM, en PACA, un hébergement sur deux ne dispose ni de douche, ni de WC !
– sécurité : de nombreux accidents du travail, parfois mortels et des salarié.es isolé.es.
Nous continuerons de dénoncer les réalités de notre métier. Il y a urgence à ce que les choses changent !
Des négociations nationales qui s’enlisent
Pourtant, depuis plus de 2 ans, nous avons obtenu l’ouverture de négociations nationales d’un accord spécifique pour les gardien.nes de troupeaux, dont les conditions de travail, d’emploi et d’accueil sont trop souvent en dehors de tout cadre légal. Or, la FNSEA n’a eu de cesse d’utiliser toutes les excuses fallacieuses pour ralentir les négociations. En octobre, la FNSEA et la FNO (Fédération Nationale Ovine) ont mis fin aux négociations par un simple mail. Elles ont décidé que finalement, après 3 ans de négociations, le national n’était pas le bon niveau pour négocier. Pourtant en Isère et en Savoie, les FDSEA ont elles aussi mis fin aux négociations départementales, car d’après elles… le département n’était pas le bon niveau pour négocier !
La CGT, de concert avec d’autres organisations syndicales (CGC, FO et CFTC), a obtenu le placement de ces négociations sous tutelle du Ministère de l’Agriculture.
Dans les territoires, le patronat agricole dévoile ses objectifs
Dans les Alpes du Nord, les FDSEA du 38 et du 73/74 refusent à présent de négocier au niveau départemental et imposent des discussions à l’échelle régionale. Dans ce nouveau format, le patronat agricole souhaite exclure des thèmes centraux tels que la classification des emplois — et donc des salaires, mais aussi, les conditions de travail, de santé et sécurité au travail, ou encore, le logement. Sur quels thèmes les représentants du patronat agricole acceptent-ils donc de discuter ?
Dans les Hautes Alpes, les patrons menacent de dénoncer les accords, et donc de s’asseoir sur le peu d’acquis déjà existants. Dans ce département, les représentants de la FDSEA répètent qu’un jour, « il n’y aura plus que des roumains et des tunisiens pour garder les bêtes ». C’est dire les attentes qu’ils ont auprès des travailleurs étrangers ! On ne peut pas s’habituer à ce chantage raciste qui sous-entend que pour un même travail, les étrangers n’ont pas les mêmes droits. Nos syndicats luttent pour que tous les salariés aient des conditions de travail dignes, nos tracts sont déjà traduits en roumain et nous sommes plus que jamais déterminés à nous serrer les coudes !
Tenir les négociations et maintenir le rapport de force
Et face à celles et ceux qui nous reprochent d’être « hors sol » et de « tuer le métier » nous affirmons au contraire que nous avons les pieds sur terre. Nos revendications, assises sur un cahier revendicatif de haut niveau, sont ancrées dans le réel des situations que nous vivons au travail. Des situations dont nous exigeons l’amélioration pour vivre dignement de ce métier.
Plus que jamais, quelques soient les atermoiements du patronat agricole, nous sommes déterminé.es à continuer la lutte. Nous ne lâcherons rien !
Occupation de la chambre d’agriculture de Gap
Le 18 novembre, le SGT PACA a occupé la chambre d’agriculture à Gap, pour exiger une rencontre avec la FDSEA 05.

COMMUNIQUE DU SYNDICAT DES GARDIENS ET GARDIENNES DE TROUPEAUX CGT PACA
Ce 18 novembre nous venons exiger de rencontrer la FDSEA 05 et obtenir des engagements de leur part sur l’amélioration de nos conditions de travail dans le département.
Lors de la dernière rencontre prévue, la FDSEA 05 a quitté la réunion à peine arrivée, prétextant des propos diffamatoires de notre part dans notre dernier tract. Le tract en question : une simple énumération des difficultés rencontrées par les gardiens et gardiennes de troupeaux en France, pendant l’été 2025.
Comment une simple description peut-elle provoquer une telle levée de boucliers? La FDSEA 05 doit regarder la réalité en face, entendre nos réalité de travail et prendre ses responsabilités.
D’autre part au niveau national, la FNSEA suspend les négociations et nous renvoie au niveau local. Dans le département du 05, voilà 3 ans qu’ont commencées les discussions sur la mise en conformité de l’avenant départemental, et rien n’avance.
De nombreuses séances de discussions ont eu lieu sur les questions des chiens de conduite et des équipements : nous exigeons aujourd’hui que nos revendications soient entendues et qu’un accord soit trouvé sur ces questions. Dans aucune autre profession, les salarié.es payent pour pouvoir travailler.
La dernière rencontre, avortée, devait être consacrée à la prise en compte de l’expérience pour les ouvriers agricoles. Pour nous gardiens et gardiennes de troupeaux, cette question est centrale : avec une expérience peu ou pas reconnue, nombre d’entre nous arrête le métier au bout de quelques années seulement. Nombre d’autres sont toujours payés au smic après des années d’exercice, alors même que notre métier exige une grande autonomie et de nombreuses qualifications. Nous savons que du côté employeur pouvoir embaucher des travailleur/euses formées et qualifiés est un enjeu.
Nous attendons aujourd’hui des engagements sur la retranscription des échelons et des niveaux que contient l’avenant départemental : notre expérience doit être prise en compte.
Par ailleurs, comme en témoigne le tract de la discorde, l’été 2025 a été très difficile pour les salariés.. Nous avons besoin d’avancées sérieuses sur la mise en conformité, et d’aller vers de réelles négociations.
Mort au travail, fulgurations, intoxication a l’eau, au monoxyde de carbone, dérochages… Le prix de cet été est très lourd pour la profession. Nous demandons une prime de risque.
En tant que saisonniers agricoles nous sommes exclus du dispositif de prime de précarité. Pourtant nos emplois sont rudes et offrent souvent moins de garanties qu’un CDD classique. Ils ne garantissent pas un emploi perenne, ni de pouvoir subvenir a nos besoins. Ce sont des emplois précaire, et mal payés. Nous demandons l’application de la prime de précarité sur l’ensemble des contrats agricoles précaires.
D’autres thématiques centrales devront être abordées : palier minimum, journées d’emmontagnage et de démontagnage, utilisation des véhicules personnels, des véhicules de services…
Sur les questions salariales et administratives, dans le 05, nous avons recensé cet été un grand nombre d’erreur sur les fiches de paies et les heures supplémentaires, des absences de contrat, des contrats non conformes à ce qui a été convenu qui arrivent tard, des déclarations à mi temps pour des temps complets… En tant que représentant des employeurs et gestionnaire de paie pour nombre de contrats, la responsabilité de la FDSEA 05 est engagée.
Pour toutes ces raisons, l’annulation des discussions en cours est irresponsable. Face a cet état de fait, nous continuerons de dénoncer les réalités de notre métier, jusqu’à la signature d’un accord prenant des dispositions concrètes visant à améliorer les conditions de travail et de rémunérations des gardien.nes de troupeaux et des salariées agricoles. Comme depuis 3 ans, nous sommes prêts a nous mettre autour de la table. Il y a urgence à ce que les choses changent.







Bilan d’estive


10 Septembre – Les SGT non plus ne veulent plus
Suite logique de l’offensive néo-libérale à l ‘oeuvre depuis plusieurs décennies, le budget proposé par François Bayrou fait déborder le vase.
Gardiennes et gardiens de troupeaux, nous ne voulons plus !
Nous ne voulons plus renoncer à nos droits, pas plus qu’à la satisfaction de nos besoins
fondamentaux, au profit d’une classe possédante qui ne nous apporte rien !
Nous ne voulons plus d’un gouvernement bourgeois, qui entérine chaque jour le droit du patronat à usurper une part toujours plus grande de la valeur créée par notre travail.
Tout est à nous !
Notre travail est la source de toute richesse. Les exonérations de cotisations sociales, et autres cadeaux fiscaux faits au patronat (petit patronat compris), capturent ces richesses au profit d’une minorité.
Notre niveau de vie est directement impacté.
Les réformes successives de l’assurance chômage ont durement aggravé notre précarité matérielle, comme pour l’ensemble des travailleurs saisonniers.
Nous ne voulons plus travailler gratuitement, dans des conditions toujours plus
dégradées, et pour enrichir une poignée d’individus.
Des contrats de 35 à 44h pour un temps de travail effectif de 60 à 80h semaine ! La moitié de notre temps de travail n’est pas rémunérée. Notre droit au repos n’est pas respecté. Nous logeons dans des taudis. Les accidents de travail se multiplient. Bien travailler, ça coûte trop cher !
La production agricole doit satisfaire des besoins vitaux. Comme toutes les productions essentielles (santé, énergie,,…), elle doit se libérer des injonctions aberrantes du capital.
Nous refusons que le travail blesse, nous refusons que le travail tue.
Notre travail doit nous permettre de vivre dignement, en période d’activité comme en période de chômage.
Pour toutes ces raisons, le SGT-CGT affirme son soutien aux mobilisations
annoncées et appelle ses syndiqué.e.s à rejoindre le mouvement :
grève, soutien de piquets de grève (y compris dans d’autres secteurs productifs), participation aux assemblées, blocages, etc.
Ces mobilisations se présentent comme une occasion de renforcer le mouvement ouvrier en rapprochant l’ensemble des travailleuses et travailleurs.
La construction et le renforcement d’une véritable conscience de classe nous semblent essentiels à l’élévation du rapport de force et déterminants pour la capacité du mouvement à obtenir des victoires significatives.
Aussi, souhaitons-nous voir celui-ci s’affranchir au plus vite de toute vélléité interclassiste, celles-ci n’ayant d’autre effet que le désarmement de la classe ouvrière (entendue comme l’ensemble du salariat).
Travailleuses, travailleurs, unissons nous !
Travailleuses et travailleurs agricoles, nous sommes exploités par des patrons qui s’autodésignent « petits ». On leur consent trop facilement ce qualificatif, même à gauche. Ce faisant, on renonce à les situer dans les rapports de production, on renonce à protéger celles et ceux qu’ils exploitent. Le prolétariat agricole est ignoré, piétiné. Nous avons plus en commun avec les camarades exploités chez Bonduelle, Lactalis, Neuhauser,etc. qu’avec des exploitants, même quand ils et elles se disent « paysans ».
En tant qu’organisation de travailleurs et de travailleuses, nous n’accepterons pas de voir nos exploiteurs se hisser au rang des victimes. La défense de nos intérêts de classe doit rester notre priorité.
Lénine écrivait qu’ « une situation prérévolutionnaire éclate lorsque ceux d’en haut ne peuvent plus, ceux d’en bas ne veulent plus. »
En bas, nous sommes déterminé.e.s.
Rassemblement à la foire agricole de Saint Martin de Crau
Nos syndicats CGT luttent depuis maintenant plus de deux ans pour l’obtention d’une convention collective pour les gardiens et gardiennes de troupeaux, ainsi que plus largement pour gagner des droits pour l’ensemble des travailleurs agricoles. En nous organisant, nous avons la volonté de mettre fin à l’impunité dont jouit le patronat agricole depuis toujours en ce qui concerne nos salaires, nos contrats minables, et nos conditions d’embauche. Nous avons face à nous un patronat agricole extrêmement organisé, principalement à la FNSEA et de plus en plus fasciste, comme le montre l’émergence de l’organisation de la Coordination Rurale.
Le 12 février, se tiendra à Saint Martin de Crau la foire agricole de printemps, grande parade pour les éleveurs de la Crau, connus pour imposer des conditions de travail d’un autre temps aux berger.es. C’est aussi un lieu où nous sommes nombreux et nombreuses à nous rendre pour rencontrer des éleveurs et trouver un poste pour l’été, pour acheter du matériel, et pour se rencontrer.
Le 12 février est également le jour où devait se tenir une négociation nationale à Paris, en présence des SGT-CGT et des représentants de la FNSEA. Comme la fois précédente, ces derniers annulent. Dans tous les départements aujourd’hui, le syndicat patronal trouve les excuses les plus bidons pour ne pas se confronter aux réalités que nous dénonçons. Depuis 2 ans que se tiennent ces réunions, toutes nos revendications ont été rejetées et les patrons n’ont pas fait une seule proposition.
Vu les conditions, ils n’ont effectivement aucun intérêt au changement !
Pourtant, la marge de progression est vaste dans notre métier : travail 7j/7, équipements à nos frais, heures non payées, journées de 16H, travail de nuit, manque d’eau potable, accidents, violences, logements insalubres, misogynie, travail au noir, exploitation de travailleurs étrangers sous payés…
Cela est notre quotidien. Nous n’avons donc pas grand-chose à perdre et tout à gagner !
Dans les Bouches-du-Rhône, malgré une très forte activité pastorale, aucune disposition spécifique sur les bergers n’existe, et les patrons sont bien contents que la convention collective des travailleurs agricoles soit si floue en ce qui concerne notre travail et nos tâches. Une bonne raison de ne pas l’appliquer ! Deux ans que nous demandons l’ouverture de négociations… Dans la Crau, se trouvent les plus gros moutonniers, ceux qui touchent jusqu’à 1 millions d’euros de subvention de la PAC, qui représentent la FDO et la FNSEA, et qui embauchent des dizaines de bergers et de bergères payés au lance pierre. Ils transhument leurs bêtes dans toutes les Alpes, et leurs bergers qui exercent en Savoie ou dans les Hautes Alpes n’ont pas droits aux mêmes avantages que leurs voisins de montagne dont les patrons sont domiciliés dans d’autres départements.
Nous nous mobilisons donc à la foire agricole le 12 Février, pour mettre la pression sur le patronat pour l’avancée de nos conditions de travail, la fin du travail gratuit, la fin de l’exploitation à outrance ! La situation ne doit plus durer !
Nous appelons tous les gardiens et toutes les gardiennes de troupeaux à venir nous retrouver dès 9h sur la foire, et à toutes les personnes solidaires à nous rejoindre !
Face au nouveau cirque du patronat agricole, la voix des ouvrier.ère.s de l’agriculture doit se faire entendre
Suite à leur mouvement de grogne de l’hiver dernier, les patrons de l’agriculture ont bénéficié des faveurs du pouvoir en place : casse des droits sociaux, exonérations de cotisations sociales, réduction drastique des contrôles, abandon de nombreuses normes environnementales visant à protéger les salariés et la nature, sans compter la bienveillance de la police et des préfectures devant leurs actions violentes.
Le patronat agricole s’est fait confirmer ses privilèges
Les exploitants et propriétaires du monde rural, petits et grands, ultra-libéraux ou poujadistes, paysans ou agro-industriels, ont à leur avantage des dispositions d’exception qui précarisent le salariat agricole pourtant indispensable au fonctionnement de leurs exploitations. Mais les largesses gouvernementales ne suffisent plus. Depuis plusieurs semaines, sous couvert d’une opposition opportuniste au MERCOSUR, les revoilà sur leurs tracteurs, bien décidés à faire voler en éclat ce qu’il reste de normes sociales et environnementales, dans le mépris le plus total des centaines de milliers d’ouvrier·ère·s agricoles toujours plus exposé·e·s aux violences, aux accidents de travail, à la maladie et à la précarité.
Le salariat paye seul les pots cassés de la destruction des normes sociales en agriculture
Dans le contexte des élections en Chambre d’agriculture, la FNSEA et la CR font dans la surenchère. Toujours plus à droite, toujours plus réactionnaires, ces organisations promettent une exploitation encore plus brutale et plus intense du salariat agricole, pour multiplier les profits. De son côté, la Confédération Paysanne est incapable de combattre le capitalisme agricole et ne reconnaît pas l’exploitation de son salariat.
La situation dans laquelle se trouve l’agriculture est grave. Elle s’inscrit plus largement dans une crise systémique du capitalisme
Une rupture avec ce système est indispensable pour qu’advienne un changement de modèle agricole capable de garantir les besoins alimentaires de tous et toutes, dans des conditions durables. Cela passera notamment par l’arrêt définitif du saccage des territoires et la mise en pratique de nouvelles formes collectives du travail de la terre.
Seuls les ouvrier·ère·s agricoles, sont capables de mener à bien cette rupture, pour qu’enfin, notre travail serve à la satisfaction des besoins et non à l’enrichissement de quelques uns.
OUVRIER·ÈRE·S AGRICOLES DE TOUS LES PAYS, UNISSONS-NOUS
Commission mixte paritaire du 04: Mobilisation à Digne les Bains, le 21 novembre 2024
Dans le département des Alpes de Hautes Provence, voilà trois ans que la mise en conformité de l’avenant territorial encadrant les salaires et les conditions de travail est en cours. Sensée harmoniser la « nouvelle » convention collective nationale du travail agricole et le texte départemental en vigueur en retenant sur chaque points les éléments les plus favorables aux salarié.es. Cette mise en conformité tarde tarde et empêche la tenue de réelles négociations pour
améliorer les conditions de travail des salarié.es agricoles.
La FDSEA 04 fait tout pour retarder voire empêcher le processus : annulations répétées de réunions prévues de longue date, contre-propositions qui remet les acquis favorables aux salarié.es en cause… Ils jouent l’épuisement des salariés et font traîner pour que rien n’aboutisse.
Le flou laissé par l’existence des deux textes les arrange ; ils embauchent en ne respectant ni l’un ni l’autre !
Pour nous, gardiennes et gardiens de troupeaux, la situation est urgente ! Que ce soit dans les estives l’été, dans les vignes, les collines l’hiver, nous subissons des conditions de travail bien en deçà de ce que la loi exige et des salaires vraiment minables.
Le 04 est un des départements qui compte le plus de têtes de bétail ovins. Les
exigences et les charges de travail que nous font porter nos employeurs sont
nombreuses alors même qu’ils sont gavés d’argent public (PAC, MAEC, Plan Loup…).
Nous travaillons et pourtant nous ne pouvons pas vivre de notre travail !
La misère et la précarité se généralisent et se banalisent, nous avons besoin de
droits et de salaires dignes maintenant ! Nos syndicats de Gardien.nes de Troupeaux se battront face à l’injustice !
Bilan d’estive 2024
Aujourd’hui, les salariés des alpages ont décidés de ne plus taire les conditions de travail auxquelles ils font face, et de contre-attaquer en mettant aux prud’hommes les éleveurs aux pratiques délétères.
Pour mieux comprendre notre colère, voici les situations dont a eu connaissance le SGT38, et qui se sont déroulées pour la majorité dans les départements de Savoie, Haute Savoie et Isère en l’espace de quelques mois d’estive.
Des problème avec les contrats de travail :
Des contrats qui ne sont pas remis en temps et en heure par l’employeur, parfois au bout d’un mois de travail, parfois volontairement à la fin du contrat. Un berger a du contacter la MSA pour vérifier qu’il était bien déclaré car il n’a reçu aucune preuve d’embauche.
Une promesse d’embauche non tenue car le salarié a négocié ses conditions de travail.
Un berger a travaillé 15 jours au début de la saison, sans être déclaré, pour 500€ ! C’est moitié moins que ce qu’il aurait du gagner s’il avait été déclaré.
Des Documents Uniques d’Évaluation des Risques Professionnels qui se font rares
Des problèmes de salaire :
Des bergers seuls en alpage mais embauchés au palier 1.
Une salariée embauchée comme aide bergère alors qu’elle est seule sur la montagne.
Des heures qui manquent sur la fiche de paye, des majorations non respectées,
Et des salariés qui ne sont pas payés, du tout.
De nombreux problèmes de temps de travail et de droit au repos
Un berger qui fait seul le travail de deux personnes car les aides bergers successifs refusent de rester à cause des conditions de travail.
Des bergers obligés de travailler 7/7j, payés 6 jours.
Des bergers embauchés avec un contrat de 35H alors qu’ils en font le double.
De 6H30 à 22H, des journées de 16H de travail sans interruption.
De manière très généralisée, les 11H consécutives de repos quotidiennes ne sont pas respectées.
Des surcharges de travail à causes d’agnelages « surprise » organisés en montagne par des éleveurs.
Un berger amené à travailler sans chien alors que les éleveurs devaient lui en fournir un.
Un berger qui s’est vu licencié car il a menacé l’employeur de « respecter ses 44H de travail ».
Des problèmes de logement récurant
Avec des salariés qui vivent dans des taudis, qui souffrent du froid et tombent malades car ils ont un poêle qui fume, qu’ils manquent de bois, qu’ils n’ont pas d’eau chaude ou que les murs de la cabane ne jointent pas.
Des bergers logés en caravane.
Des bergers logés en tente.
Des logements sans électricité.
Des salariés souffrant du manque d’intimité, avec une chambre pour deux bergers.
Une cabane devant être partagée avec l’employeur, qui fait dormir son berger par terre lorsqu’il vient.
Des invasions de fourmis, de puces, de rongeurs dans la cabane.
Des bergers contraint de se loger au camping sur leurs propres frais.
Des bergers complètement isolés car ils n’ont pas de réseau téléphonique nulle part sur la montagne.
De graves problèmes d’eau :
Des cabanes sans eau, sans douche, sans toilettes.
Lorsqu’ils ont la chance d’avoir de l’eau, les bergers découvrent dans leurs captages : de la boue, des algues roses, des sangsues, des grenouilles mortes, esherichia coli…
Plusieurs cas d’intoxication à l’eau. En Isère, deux bergers ont été malades à cause de l’eau. D’après leur propre mot « Même leurs chiens ont été malades. » Dans le 05, deux bergers ont été héliportés et hospitalisés d’urgence. Aujourd’hui, ils ont encore des séquelles.
Une autre bergère nous dit « boire de la boue », et doit se déplacer dans la montagne avec sa bouteille pour prendre de l’eau aux sources.
Des accidents du travail
Un dérochement et une chute de 10 mètres, une triple fracture…
Des difficultés à faire reconnaître les accidents par la MSA.
Des accidents directement lié au manque d’équipement : infection du à des chaussures trop abîmées.
Un berger gravement mordu par son chien de protection.
Plusieurs bergers en état de sous-nutrition car leurs éleveurs ne les ont pas ravitaillé.
Des violences
De la part de l’employeur : Des critiques injustifiées à répétition,
Des cris et des propos humiliants :« tu travaille comme un singe », « tu sens la merde » « travaille plus vite ou je ne te paierais pas »
Des propos racistes, homophobes, misogynes.
Une agression physique avec dépôt de plainte de la salariée.
Des violences verbales et physique de la part des touristes.
Plusieurs employeurs qui ont envoyés des SMS agressifs ou humiliants aux salariées.
Des violences sexistes et sexuelles, notamment un viol.
Des problèmes de fin de contrat :
Pour se mettre en sécurité, les salariés sont obligés de se mettre en arrêt maladie, de démissionner, de faire valoir leur droit de retrait, de rompre leur contrat pour faute grave de l’employeur.
Des salariés ont subit du chantage lors de la remise de la dernière paye : remise du chèque à condition que le salarié signe le solde de tout compte.
Des employeurs qui tardent à remettre les attestations France Travail, mettant les salariés en difficulté.
Des salariés qui ont peur de représailles de la part de leur employeur.
On ne peut pas dire que la situation est pire que ce que l’on imaginait, car nous sommes bien conscients des réalités de notre métier. Par contre ce qui nous frappe, outre l’ état d’épuisement physique et moral des salariés, c’est la grande culpabilité qu’ils ressentent à ne pas pouvoir bien faire leur travail, alors même que ce sont eux les victimes des employeurs peu consciencieux voire malveillants.
Si ces salariés décident d’arrêter de garder des troupeaux, ce ne sera pas par manque de passion, mais bien à cause de leur conditions de travail et de la violence des situations auxquelles ils font face.
Stop au mépris, à l’oppression et aux basses manœuvres de la FNSEA !
Ce vendredi 15 novembre, une négociation pour améliorer les conditions des Gardiens de Troupeaux devait se tenir dans les Savoies. Mais celle-ci a été annulée 48H avant. La raison de cette annulation est une proposition de la FRSEA Aura de « régionaliser » les négociations gardiens de troupeaux, qui se déroulent dans les départements 73-74 et 38.
Notre syndicat estime que cette décision menace le travail que nous avons effectué depuis 2 ans dans ces deux départements. Nous souhaitons que les négociations en cours reprennent au plus vite, en Isère comme dans les Savoies, et nous continuerons à dénoncer chaque annulation, qui nous font perdre du temps alors que les bergers vivent des situations de souffrance au travail intolérables.
Voir le communiqué complet ici
En Savoie et Haute Savoie nous avons déjà gagné 6 jours de congés payés supplémentaires à la fin de l’estive, ainsi que des contrats de 44H minimum pour tous les bergers, aides bergers et vachers d’alpage.
Il aura fallu plusieurs mobilisations pour que les négociations aient lieu avec la FDSEA38. Malgré qu’une réunion sur deux ait été annulée, nous étions parvenu à tomber d’accord pour obtenir des avancées pour les gardiens de troupeaux en Isère, notamment sur la mise en place d’une prime d’équipement. Rappelons qu’aujourd’hui les gardiens de troupeaux déboursent chaque année plusieurs milliers d’euros dans leur équipement de travail, et qu’il n’existe aucune compensation: Chaussures et vêtements de montagne, habits de pluie, jumelles, parapluie en bois, sac à dos… Tout ce matériel est indispensable à notre sécurité et au bon déroulement de notre saison, et les salariés doivent être remboursés de leurs frais professionnels par les employeurs.




