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Ce qui concerne les ouvrières, ouvriers, saisonniers agricoles

Face au nouveau cirque du patronat agricole, la voix des ouvrier.ère.s de l’agriculture doit se faire entendre

Suite à leur mouvement de grogne de l’hiver dernier, les patrons de l’agriculture ont bénéficié des faveurs du pouvoir en place : casse des droits sociaux, exonérations de cotisations sociales, réduction drastique des contrôles, abandon de nombreuses normes environnementales visant à protéger les salariés et la nature, sans compter la bienveillance de la police et des préfectures devant leurs actions violentes.

Le patronat agricole s’est fait confirmer ses privilèges

Les exploitants et propriétaires du monde rural, petits et grands, ultra-libéraux ou poujadistes, paysans ou agro-industriels, ont à leur avantage des dispositions d’exception qui précarisent le salariat agricole pourtant indispensable au fonctionnement de leurs exploitations. Mais les largesses gouvernementales ne suffisent plus. Depuis plusieurs semaines, sous couvert d’une opposition opportuniste au MERCOSUR, les revoilà sur leurs tracteurs, bien décidés à faire voler en éclat ce qu’il reste de normes sociales et environnementales, dans le mépris le plus total des centaines de milliers d’ouvrier·ère·s agricoles toujours plus exposé·e·s aux violences, aux accidents de travail, à la maladie et à la précarité.

Le salariat paye seul les pots cassés de la destruction des normes sociales en agriculture

Dans le contexte des élections en Chambre d’agriculture, la FNSEA et la CR font dans la surenchère. Toujours plus à droite, toujours plus réactionnaires, ces organisations promettent une exploitation encore plus brutale et plus intense du salariat agricole, pour multiplier les profits. De son côté, la Confédération Paysanne est incapable de combattre le capitalisme agricole et ne reconnaît pas l’exploitation de son salariat.

La situation dans laquelle se trouve l’agriculture est grave. Elle s’inscrit plus largement dans une crise systémique du capitalisme

Une rupture avec ce système est indispensable pour qu’advienne un changement de modèle agricole capable de garantir les besoins alimentaires de tous et toutes, dans des conditions durables. Cela passera notamment par l’arrêt définitif du saccage des territoires et la mise en pratique de nouvelles formes collectives du travail de la terre.

Seuls les ouvrier·ère·s agricoles, sont capables de mener à bien cette rupture, pour qu’enfin, notre travail serve à la satisfaction des besoins et non à l’enrichissement de quelques uns.

OUVRIER·ÈRE·S AGRICOLES DE TOUS LES PAYS, UNISSONS-NOUS

Grève des gardien.nes de troupeaux

Aujourd’hui, les gardien.nes de troupeaux grévistes se sont mobilisés à Briançon. Cela fait 2 ans que nos syndicats sont en lutte pour l’obtention de conditions de travail dignes et des salaires décents. Si demain l’extrême droite accède au gouvernement, la casse sociale en court va s’accélérer mais nous ne laisserons pas le fascisme s’installer tranquillement au pouvoir, et exprimer impunément ses idées racistes, sexistes, homophobes.

Face à l’isolement et à la répression, les ouvriers agricoles s’organisent et construisent une solidarité qui nous permet de nous mobiliser. Exercer notre droit de grève, pour les travailleurs précaires que nous sommes, c’est prendre le risque de perdre notre emploi. Cet acte fort démontre que les gardiens de troupeaux sont plus que déterminés à lutter.

Face au FN,
face à la FNSEA,
nous ne lâcherons rien.

Logement: les saisonniers agricoles s’invitent au CESE

Hier, alors que le CESE présentait un avis sur le logement des travailleurs saisonniers, des salariés agricoles se sont invités à la 3ème chambre parlementaire (CESE) pour une initiative revendicative dénonçant les conditions indignes d’emploi et d’accueil des travailleurs saisonniers. Il y avait urgence à faire cet avis, mais certainement pas avec ce contenu qui dédouane totalement les employeurs aux dépens des collectivités territoriales. L’avis prend en compte le logement uniquement sous un aspect quantitatif, les participants se félicitant d’une approche globale, qui oublie pourtant les premiers concernés: les saisonniers.

Des propos scandaleux ont été tenus. Pour certains, nous ne sommes que des drogués qui font la fête, dérangeant les touristes et qui avons fait « un choix de vie nomade ».

Pour les gardiens de troupeaux, des solutions simples peuvent être adoptées pour respecter la dignité, la santé et la sécurité du salarié: fournir des bouteilles d’eau minérales pour que le salarié puisse boire sans s’intoxiquer. Mettre en place des toilettes sèches. Nettoyer le logement avant l’arrivé du salarié. Protéger les matelas de la poussière et des rongeurs. Fournir un frigidaire qui fonctionne à gaz ou sur des panneaux solaires. Réviser le système de chauffage chaque année. Ces pratiques simples et peu onéreuses changeraient grandement nos conditions de travail et elle ne sont même pas adoptée par la plupart des employeurs! Sans oublier qu’il est indispensable d’avoir des logements nous permettant de travailler correctement, en disposant d’un local pour le rangement du matériel, croquettes, sulfate de cuivre… et de deux chambres séparées en cas de double poste.

La CGT a voté contre cet avis. Les autres organisations syndicales ont voté pour, ou se sont abstenues. Du côté du patronat agricole, la FNSEA applaudit des deux mains tant ce texte est exclusivement au service des employeurs. La confédération paysanne n’a pas daignée se déplacer.

En plein milieu de la séance, suite à l’intervention de notre camarade Anne Garetta, nous, saisonniers agricoles, avons lancé des flyers et déployé une banderole sur laquelle était inscrit « Patronat agricole marchand de sommeil et d’esclaves ». Nous avons brisé l’entre-soit nauséabond qui régnait en faisant entendre la voix des saisonniers agricoles. Le combat continu pour des conditions de logement dignes, pour que plus jamais un saisonnier agricole ne soit victime d’intoxication parfois mortelles, dû à l’insalubrité et à la négligence patronale.  Contre le pouvoir en place au service du patronat.

Lire l’intervention de Anne dans le communiqué de la FNAF-CGT

Et pour le plaisir, réécoutons l’excellent clip Niche à chien:

Les ouvrier.es agricoles envahissent le salon de l’agriculture

Aujourd’hui, à l’appel de notre fédération la FNAF-CGT, les syndicats de gardien.nes de troupeaux ont envahit le salon de l’agriculture aux côtés de plus de 150 ouvriers agricoles venus faire entendre leur colère et leurs revendications au patronat agricole et au ministère de l’agriculture. Les dernières mesures prises par le gouvernement vont avoir des conséquences catastrophiques pour les salariés agricoles. Derrière le mot d’ordre de ne plus avoir de normes ce sont notamment les normes sociales qu’ils visent.

Tract des SGT

Dans les départements pastoraux, nos syndicats bataillent pour obtenir des salaires et des conditions de travail dignes. Durant les négociations, les FDSEA nous font comprendre qu’elles envisagent de ne nous lâcher que des miettes et sautent sur la moindre occasion pour annuler les commissions paritaires.
Nous avions obtenus l’ouverture de négociations nationales pour les gardiens de troupeaux. Alors que ces dernières venaient à peine de débuter, nous apprenons que la FNSEA refuse désormais de siéger !

Notre action au salon de l’agriculture a permis une rencontre avec le directeur de cabinet adjoint au ministre de l’agriculture, alors que celui-ci avait été contacté par les organisations syndicales et n’a jamais donné de réponse. Une date de réunion a ainsi pu être fixée afin de porter nos revendications

Merci aux camarades du syndicat d’ouvriers viticoles de Champagne pour la réalisation de leur vidéo.

Garantir aux saisonniers agricoles des conditions de travail et d’accueil dignes

Suite au colloc organisé le 1er décembre 2022 par la FNAF-CGT, une proposition de loi visant à garantir aux travailleurs saisonniers agricoles des conditions de travail et d’accueil dignes a été déposée par le député André Chassaigne :

https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/l16b1967_proposition-loi#

Cette proposition de loi reprend plusieurs de nos revendications, notamment l’octroi de la prime de précarité pour les contrat saisonniers et la reconnaissance de l’expérience dans la branche.

Actuellement les travailleurs saisonniers ne bénéficient que d’une prime d’ancienneté liée aux périodes effectuées chez un même employeur. Or, le propre de nos carrières de travailleurs saisonniers, c’est que nous cumulons de nombreux employeurs. Notre expérience n’est donc pas valorisée, alors même que dans la plupart des offres d’emploi, les éleveurs recherchent des « bergers expérimentés »!

 

Les salariés agricoles en première ligne de l’exploitation

Article du travailleur alpin

Les salariés agricoles, comme les petits paysans, sont parmi les premiers à être frappés par l’indigence de leurs revenus. Ce qui n’est pas le cas des des grandes entreprises agricoles et des multinationales de l’agroalimentaire.

Le syndicat CGT des gardiens de troupeaux de l’Isère et la Fédération nationale agroalimentaire et forestière CGT (FNAF-CGT) partagent une préoccupation : faire entendre la voix des salariés agricoles dans la crise que traverse le pays. Car la FNAF le souligne : « Au bas mot, 40 % de la valeur de la production agricole est réalisée par un prolétariat précaire et smicardisé, pourcentage en constante augmentation du fait notamment des modifications structurelles de l’agriculture nationale ». « Nous nous battons pour que le Code du travail s’applique dans le milieu agricole. Salaires de misères, heures non rémunérées, logements insalubres, discriminations racistes et sexistes, accidents et morts au travail sont monnaie courante en agriculture », confirme le syndicat des gardiens de troupeaux.

Moins de contrôles, c’est aussi la surexploitation des salariés et de la nature

L’origine des difficultés ? Des lois, comme la loi Egalim, qui « ne visent qu’au partage des marges bénéficiaires au détriment des salariés, des petits et moyens paysans et des consommateurs », écrit la FNAF. Et « ce phénomène se conjugue à une socialisation toujours plus accentuée de l’agriculture, notamment au travers de la Politique agricole commune. Cette socialisation ne profite qu’à une couche restreinte des agriculteurs et de quelques grands groupes capitalistes. La population n’en voit pas la couleur. » Sans oublier que « moins de contrôles et de normes environnementales et sociales signifie à la fois une exploitation plus grande et des salariés et de la nature ».

Concentration au détriment des petits paysans

Le syndicat des gardiens de troupeaux ajoute que les principaux syndicats agricoles que sont la FNSEA, les Jeunes agriculteurs et la Confédération rurale sont aussi des syndicats d’employeurs de salariés agricoles, des organisations « partisanes d’un système capitaliste à bout de souffle, qui organisent la concentration des exploitations agricoles au détriment des petits paysans. Le trio FNSEA-JA-CR est aux ordres des multinationales de l’agro-business, comme en témoigne l’impressionnant CV du président de la FNSEA, Arnaud Rousseau ».

La FNAF appelle à sortir l’agriculture « de l’assujettissement aux lois du marché » et à construire « des convergences avec les forces progressistes et populaires, y compris agricoles et écologistes » avec « l’objectif de coopérations au niveau national et international ».

Le syndicat des gardiens de troupeaux estime que « nous pouvons choisir la planification démocratique de la production alimentaire, la construction de structures collectives, une socialisation de l’agriculture ouvrant la voie à la satisfaction des besoins alimentaires et non à l’enrichissement d’une poignée d’agro-businessmen ».

Colère des agriculteurs : « La FNSEA et les grosses exploitations ne sont pas dans la souffrance »

Voir l’article complet sur france TV info.

En pleine colère des agriculteurs, le syndicat CGT des gardiens de troupeaux de l’Isère dénonce un mouvement mené par des organisations « partisanes d’un système capitaliste ». Un combat qui, selon l’organisation syndicale, oublie l’intérêt et l’apport des ouvriers agricoles.

Le combat des agriculteurs s’intensifie jour après jour malgré la prise de parole du Premier ministre Gabriel Attal. Une lutte qui entend défendre l’intérêt des exploitants et leur offrir de meilleures conditions pour exercer leur activité. Mais dans cette mobilisation, une catégorie de population du monde agricole se sent oubliée : les ouvriers.

Dans un communiqué publié ce jeudi 25 janvier, le syndicat CGT des gardiens de troupeaux de l’Isère dénonce un mouvement de grogne où les ouvriers agricoles « restent ceux dont personne ne parle« .

Des métiers de l’ombre

Après avoir difficilement acquis divers droits similaires aux autres salariés, selon le communiqué, les ouvriers agricoles poursuivent leur combat pour obtenir davantage de reconnaissance : « Nous permettons de faire vivre un secteur économique essentiel dans lequel le recours au salariat est de plus en plus répandu. »

Majoritairement, ils sont saisonniers et participent aux récoltes de fruits, de légumes, ou bien conduisent des engins. Des métiers de l’ombre qui, aujourd’hui, demandent de l’aide pour sortir de la précarité.