Dans le département des Alpes de Hautes Provence, voilà trois ans que la mise en conformité de l’avenant territorial encadrant les salaires et les conditions de travail est en cours. Sensée harmoniser la « nouvelle » convention collective nationale du travail agricole et le texte départemental en vigueur en retenant sur chaque points les éléments les plus favorables aux salarié.es. Cette mise en conformité tarde tarde et empêche la tenue de réelles négociations pour
améliorer les conditions de travail des salarié.es agricoles.
La FDSEA 04 fait tout pour retarder voire empêcher le processus : annulations répétées de réunions prévues de longue date, contre-propositions qui remet les acquis favorables aux salarié.es en cause… Ils jouent l’épuisement des salariés et font traîner pour que rien n’aboutisse.
Le flou laissé par l’existence des deux textes les arrange ; ils embauchent en ne respectant ni l’un ni l’autre !
Pour nous, gardiennes et gardiens de troupeaux, la situation est urgente ! Que ce soit dans les estives l’été, dans les vignes, les collines l’hiver, nous subissons des conditions de travail bien en deçà de ce que la loi exige et des salaires vraiment minables.
Le 04 est un des départements qui compte le plus de têtes de bétail ovins. Les
exigences et les charges de travail que nous font porter nos employeurs sont
nombreuses alors même qu’ils sont gavés d’argent public (PAC, MAEC, Plan Loup…).
Nous travaillons et pourtant nous ne pouvons pas vivre de notre travail !
La misère et la précarité se généralisent et se banalisent, nous avons besoin de
droits et de salaires dignes maintenant ! Nos syndicats de Gardien.nes de Troupeaux se battront face à l’injustice !
Aujourd’hui, les gardien.nes de troupeaux grévistes se sont mobilisés à Briançon. Cela fait 2 ans que nos syndicats sont en lutte pour l’obtention de conditions de travail dignes et des salaires décents. Si demain l’extrême droite accède au gouvernement, la casse sociale en court va s’accélérer mais nous ne laisserons pas le fascisme s’installer tranquillement au pouvoir, et exprimer impunément ses idées racistes, sexistes, homophobes.
Face à l’isolement et à la répression, les ouvriers agricoles s’organisent et construisent une solidarité qui nous permet de nous mobiliser. Exercer notre droit de grève, pour les travailleurs précaires que nous sommes, c’est prendre le risque de perdre notre emploi. Cet acte fort démontre que les gardiens de troupeaux sont plus que déterminés à lutter.
Face au FN,
face à la FNSEA,
nous ne lâcherons rien.
Un appel à la grève à été lancé le 20 juin. Conscients des difficultés auxquelles font face les travailleurs des estives pour se mettre en grève, nous appelons les gardiens de troupeaux à cesser le travail au moins durant quelques heures, d’afficher des pancartes, banderoles et autres signes de contestation sur leurs cabanes, chiens, brebis… Envoyez vos images aux SGT, afin de montrer que jusque dans nos montagnes, nous ne lâcherons rien.
Tandis que les troupeaux rejoignent les estives, le RN est passé en tête aux élections européennes. En procédant à la dissolution de l’Assemblée Nationale, Macron a en toute conscience, ouvert les portes du pouvoir à l’extrême droite. Bien que cette décision en ai surpris plus d’un, elle est dans la continuité de sa politique ainsi que dans celle des gouvernements précédents, qu’ils soient de droite ou sociaux-démocrates : réforme des retraites, lois racistes, criminalisation de la lutte pour la Palestine, casse des conventions collectives…
Le patronat est le grand gagnant de la montée du fascisme, car elle permet de diviser les travailleurs et de réprimer sans pudeur les luttes populaires.
Pour rappel c’est le RN, joint aux macronistes, qui à l’Assemblée Nationale vote contre l’augmentation du SMIC (20/07/22), contre l’encadrement du prix des loyers (31/05/23), contre l’ISF (25/07/22). Et au niveau du parlement européen, le RN a voté contre la mise en place de salaires minimums en Europe, contre l’encadrement de la rémunération des stagiaires, contre une revalorisation des personnels soignants, et enfin, le 5 octobre 2022, le RN a voté contre la taxation des super-profits, pour ne citer que leur position vis a vis de la fiscalité et la valorisation du travail.
Nos syndicats appellent bien évidemment à ne pas donner une voix à l’extrême droite lors des élections. Nous sommes cependant convaincus que quelques soient les résultats, c’est par une mobilisation massive des travailleuses et des travailleurs que nous parviendrons à lutter pour le progrès social, contre les idées fascistes et gagner de nouveaux droits.
La meilleure des défenses étant l’attaque, nous opposons au pouvoir en place, au patronat et à l’extrême droite notre combat pour pouvoir vivre et travailler dans la dignité. Le patronat agricole n’a jamais eu à faire face à une organisation aussi déterminée à unir les travailleurs isolés que nous sommes. Ils savent que nous n’avons rien à perdre que des contrats précaires, des salaires dérisoires et des conditions de travail dangereuses. C’est pourquoi la victoire est la seule issue possible.
Malgré l’isolement et la précarité, nous construisons la solidarité par delà les montagnes et nous ne céderons pas à la résignation. Nous appelons donc les gardiens de troupeaux à se mobiliser par tous les moyens possibles.
A l’occasion du rassemblement des bergers en lutte à Batsère, le syndicat a organisé plusieurs temps d’échange. L’un d’entre eux mettait en discussion la notion de “métier passion” avec l’ouvrage : Te plains pas, c’est pas l’usine de Lily Zalzett, Stella Fihn.
Quand on travaille dans une association, on est censé y trouver du sens, on est censé être en adéquation avec des valeurs et non avec une logique de profit. Faire corps avec son boulot : une chance inestimable ?
À rebours de cette image, ce livre rend compte de modalités d’exploitation insidieuses, dissimulées derrière l’idéologie du civisme et de l’engagement associatif : rapports hiérarchiques brutaux, chantage à la responsabilité, injonction permanente à ne pas compter ses heures, utilisation sans mesure du bénévolat et des services civiques.
« Mais te plains pas, tu pourrais bosser à l’usine ! »
Belle première pour Massif Attaque Pyrénées. Une bonne fréquentation malgré la pluie, des stands vivants, beaucoup de rencontres, des prises de parole variées, et du son lourd en soirée !
L’actu des lutte consacre une première émission au rassemblement de gardien.nes de troupeaux en lutte organisé à Batsère le 27 avril dernier. Un premier podcast qui raconte dans quelle démarche on a organisé cette rencontre, et qui restitue la discussion que nous avons eu avec Jocelyne Porcher !
Peut-on émanciper le travail (humain et animal) sans abattre le capitalisme et les rapports de production qui lui sont propre?
Le Syndicat des Gardien.nes de Troupeaux de l’Isère sera présent à la Foire de Beaucroissant les 20 et 21 avril prochain !
Nous sommes un syndicat d’ouvrier.es agricoles qui exerçons les métiers de berger.es, vacher.es et chevrier.es dans les alpages. Nous sommes en lutte contre le patronat agricole qui nous exploite, et nous nous battons pour faire appliquer le code du travail jusque dans nos montagnes. Notre métier est idéalisé. Pour en finir avec les idées reçues sur le métier de berger : venez discuter avec de vrais travailleurs précaires ! Rendez-vous sur notre stand d’information.
Notre syndicat CGT participera également au débat sur l’agriculture le samedi 20 avril à 16H au stand de La Terre et du Travailleur Alpin.
Vous êtes ouvrier.es agricoles ? Venez échanger avec nous: ensemble on sera plus fort face au système capitaliste qui nous écrase.
Les Syndicats CGT des Gardien.nes de Troupeaux ont entamé un bras de fer face à la FNSEA afin de faire entendre nos revendications :
Une prime de précarité pour tous les contrats saisonniers
La fin du travail gratuit par la reconnaissance de la totalité des heures travaillées.
La fin du travail au SMIC et le palier 7 minimum pour tous les gardien.nes de troupeaux.
La fin des logements insalubres et dangereux.
La priorité à l’embauche d’une saison à l’autre.
Le remboursement de notre équipement.
La prise en charge des frais lié à nos chiens de conduite.
Plus de contrôles pour sanctionner les employeurs dans l’illégalité.
Le conditionnement des aides loup au respect du code du travail.
Le 14 février avait lieu à Saint Martin de Crau, comme tous les ans, une importante foire dédiée au pastoralisme, pratique millénaire et emblématique de l’agriculture régionale. Mais dans le folklore qui l’accompagne, la condition des gardiens et gardiennes de troupeaux est bien souvent absente, ou déformée : le métier de berger bergère est romantisé, loin des réalités décrites et dénoncées dans les entretiens et prises de parole qui suivent.
Depuis bientôt 2 ans, un syndicat des gardiens et gardiennes de troupeau, le SGT a été fondé. Il s’est rallié à la CGT, afin de pouvoir peser dans les négociations, de faire force, collectivement.
Comme ce 14 février donc, où le SGT et la section locale CGT se sont invités à la foire pour dénoncer leurs conditions très précaires de travail et réclamer la prise en compte du temps réel travaillé (souvent plus proche des 70h semaine que de 35), ainsi qu’une meilleure considération de leur expérience, de la pénibilité, une prise en charge des frais liés au métier (le matériel, les chiens).
Ils et elles ont installé des tentes, des banderoles et une sono, à l’entrée de la foire. Iels tractent et interpellent les visiteurs visiteuses de la foire, les exploitants qui les emploient, les élus et notables qui se pressent à la foire et y vont chacun de leur petit discours entendu.
Le syndicat des gardien.nes de troupeaux de l’Isère organisait une conférence de presse ce vendredi 5 avril devant le siège de la fdsea38 a Moirans.
Il y a un an, notre syndicat organisait un rassemblement pour demander l’ouverture des négociations en Isère pour les gardiens de troupeaux, car il s’agit d’un des rares départements pastoraux à ne pas avoir d’accord qui prenne en compte les spécificités des métiers de berger.es, vacher.es ou chevrier.es dans les alpages. Depuis ce rassemblement, plusieurs réunions de négociations ont été planifiées avec la DDETS, mais une sur deux ont été annulées!
Ce vendredi 5 avril devait se tenir une Commission Mixte Paritaire à St Hilaire de la Côte. La FDSEA 38 a décidé d’annuler cette réunion, sous prétexte d’une interview donné par notre syndicat à l’issue de la précédente CMP le 14 mars dernier.
Suite à ces annulations en série, nous avons décidé de rappeler les conditions de travail et de rémunérations auxquelles font face les gardiens de troupeaux. Si nous ne mâchons pas nos mots dans nos communications c’est parce que nous sommes en colère. Les propos que la FDSEA 38 a jugé diffamatoire, ne sont rien, par rapport à ce que nous endurons en tant que travailleurs. Elle a pu être blessée par nos mots, mais nous sommes blessés au quotidien par les situations que nous traversons, et nous le payons par notre santé.
Pour les gardiens de troupeaux, ce qui fait arrêter la profession, ce sont la précarité, les nombreuses heures de travail non rémunérées, le travail au SMIC, les logements insalubres et dangereux, l’équipement et les chiens de conduite entièrement à nos frais, les discriminations racistes et sexistes,…
Les employeurs sont confrontés à des problématiques de recrutement et de formation de leurs salariés d’alpage. Et pour cause, le turnover dans le métier est intense, et on estime qu’une carrière de berger est de 5 saisons en moyenne. Cinq saisons, c’est environ le temps qu’il faut pour devenir un professionnel aguerri. Il y a donc effectivement un gros problème dans la profession. Mais les employeurs sont surtout confrontés à des problématiques de légalité vis-à-vis des conditions d’embauche qu’ils proposent.
Les éleveurs nous confient leurs troupeaux, et nous devons nous en occuper en quasi-autonomie, en étant présent 24/24H sur notre lieu de travail. Nous sommes rémunéré 35H à 44H par semaine, quelque soit le temps réel que nous avons travaillé. Notre rémunération est bien en deçà de ce qu’elle devrait être, et le temps de travail (vraiment) réalisé va bien au-delà du temps de travail légal.
Les propos tenu par Jérome Crozat, président de la FDSEA38, dans le reportage de France 3 nous scandalisent : Par la faute de notre action syndicale pour accéder à des conditions de travail décentes, nous favoriserions l’embauche de travailleurs étrangers ? Honte à vous de mettre les travailleurs en concurrence. Quelque soit leur status, leur genre ou leur couleur de peau, les travailleurs de l’agriculture doivent pouvoir vivre dignement de leur travail. Et la CGT se bat au côté de tous les travailleurs, pour qu’ils accèdent aux même conditions de travail, de rémunération et de logement que les travailleurs français.
Même travail, même droits !
Ces propos nous rappellent que la FNSEA propose désormais de fournir des « saisonniers hors Union européenne » aux agriculteurs. Ce service est évidement payant, mais le syndicat agricole fait des « prix de gros » pour des travailleurs venu du Maroc et de la Tunisie. (voir l’article de Mediapart)
Le samedi 27 avril, les Gardien·ne·s de Troupeaux en lutte se rassemblent à Batsère (65) pour une journée festive et militante ! Au programme, conférences avec des invités de renom, temps d’échange avec les syndicats et collectifs de pâtres venus de tous les massifs, et bien sûr soirée concerts avec « Cuillère à Caf » (rap) et « CxK » (rock Occitan).
Venez nombreux et nombreuses !
Et surtout, faites tourner !
Aujourd’hui, à l’appel de notre fédération la FNAF-CGT, les syndicats de gardien.nes de troupeaux ont envahit le salon de l’agriculture aux côtés de plus de 150 ouvriers agricoles venus faire entendre leur colère et leurs revendications au patronat agricole et au ministère de l’agriculture. Les dernières mesures prises par le gouvernement vont avoir des conséquences catastrophiques pour les salariés agricoles. Derrière le mot d’ordre de ne plus avoir de normes ce sont notamment les normes sociales qu’ils visent.
Dans les départements pastoraux, nos syndicats bataillent pour obtenir des salaires et des conditions de travail dignes. Durant les négociations, les FDSEA nous font comprendre qu’elles envisagent de ne nous lâcher que des miettes et sautent sur la moindre occasion pour annuler les commissions paritaires. Nous avions obtenus l’ouverture de négociations nationales pour les gardiens de troupeaux. Alors que ces dernières venaient à peine de débuter, nous apprenons que la FNSEA refuse désormais de siéger !
Notre action au salon de l’agriculture a permis une rencontre avec le directeur de cabinet adjoint au ministre de l’agriculture, alors que celui-ci avait été contacté par les organisations syndicales et n’a jamais donné de réponse. Une date de réunion a ainsi pu être fixée afin de porter nos revendications