Manifestation du 18 décembre à Marseille pour la journée internationale des migrant.es :
Pour l’abrogation immédiate de la loi Darmanin et des circulaires Retailleau
Pour l’égalité des droits de toustes, à l’école, au logement, à la santé, à la culture, au travail.
Pour la régularisation des sans-papiers
Pour la fermeture des centres de rétention administrative (CRA)
Pour la justice sociale et la solidarité, contre le racisme et le fascisme
Dénonçons ensemble le patronat agricole raciste qui exploite les travailleur.euses avec et sans les bons papiers et qui tente de nous mettre en concurrence.
Ce 18 novembre nous venons exiger de rencontrer la FDSEA 05 et obtenir des engagements de leur part sur l’amélioration de nos conditions de travail dans le département.
Comment une simple description peut-elle provoquer une telle levée de boucliers? La FDSEA 05 doit regarder la réalité en face, entendre nos réalité de travail et prendre ses responsabilités.
D’autre part au niveau national, la FNSEA suspend les négociations et nous renvoie au niveau local. Dans le département du 05, voilà 3 ans qu’ont commencées les discussions sur la mise en conformité de l’avenant départemental, et rien n’avance.
De nombreuses séances de discussions ont eu lieu sur les questions des chiens de conduite et des équipements : nous exigeons aujourd’hui que nos revendications soient entendues et qu’un accord soit trouvé sur ces questions. Dans aucune autre profession, les salarié.es payent pour pouvoir travailler.
La dernière rencontre, avortée, devait être consacrée à la prise en compte de l’expérience pour les ouvriers agricoles. Pour nous gardiens et gardiennes de troupeaux, cette question est centrale : avec une expérience peu ou pas reconnue, nombre d’entre nous arrête le métier au bout de quelques années seulement. Nombre d’autres sont toujours payés au smic après des années d’exercice, alors même que notre métier exige une grande autonomie et de nombreuses qualifications. Nous savons que du côté employeur pouvoir embaucher des travailleur/euses formées et qualifiés est un enjeu. Nous attendons aujourd’hui des engagements sur la retranscription des échelons et des niveaux que contient l’avenant départemental : notre expérience doit être prise en compte.
Par ailleurs, comme en témoigne le tract de la discorde, l’été 2025 a été très difficile pour les salariés.. Nous avons besoin d’avancées sérieuses sur la mise en conformité, et d’aller vers de réelles négociations. Mort au travail, fulgurations, intoxication a l’eau, au monoxyde de carbone, dérochages… Le prix de cet été est très lourd pour la profession. Nous demandons une prime de risque. En tant que saisonniers agricoles nous sommes exclus du dispositif de prime de précarité. Pourtant nos emplois sont rudes et offrent souvent moins de garanties qu’un CDD classique. Ils ne garantissent pas un emploi perenne, ni de pouvoir subvenir a nos besoins. Ce sont des emplois précaire, et mal payés. Nous demandons l’application de la prime de précarité sur l’ensemble des contrats agricoles précaires.
D’autres thématiques centrales devront être abordées : palier minimum, journées d’emmontagnage et de démontagnage, utilisation des véhicules personnels, des véhicules de services…
Sur les questions salariales et administratives, dans le 05, nous avons recensé cet été un grand nombre d’erreur sur les fiches de paies et les heures supplémentaires, des absences de contrat, des contrats non conformes à ce qui a été convenu qui arrivent tard, des déclarations à mi temps pour des temps complets… En tant que représentant des employeurs et gestionnaire de paie pour nombre de contrats, la responsabilité de la FDSEA 05 est engagée.
Pour toutes ces raisons, l’annulation des discussions en cours est irresponsable. Face a cet état de fait, nous continuerons de dénoncer les réalités de notre métier, jusqu’à la signature d’un accord prenant des dispositions concrètes visant à améliorer les conditions de travail et de rémunérations des gardien.nes de troupeaux et des salariées agricoles. Comme depuis 3 ans, nous sommes prêts a nous mettre autour de la table. Il y a urgence à ce que les choses changent.
Suite logique de l’offensive néo-libérale à l ‘oeuvre depuis plusieurs décennies, le budget proposé par François Bayrou fait déborder le vase.
Gardiennes et gardiens de troupeaux, nous ne voulons plus ! Nous ne voulons plus renoncer à nos droits, pas plus qu’à la satisfaction de nos besoins fondamentaux, au profit d’une classe possédante qui ne nous apporte rien ! Nous ne voulons plus d’un gouvernement bourgeois, qui entérine chaque jour le droit du patronat à usurper une part toujours plus grande de la valeur créée par notre travail.
Tout est à nous ! Notre travail est la source de toute richesse. Les exonérations de cotisations sociales, et autres cadeaux fiscaux faits au patronat (petit patronat compris), capturent ces richesses au profit d’une minorité. Notre niveau de vie est directement impacté. Les réformes successives de l’assurance chômage ont durement aggravé notre précarité matérielle, comme pour l’ensemble des travailleurs saisonniers.
Nous ne voulons plus travailler gratuitement, dans des conditions toujours plus dégradées, et pour enrichir une poignée d’individus. Des contrats de 35 à 44h pour un temps de travail effectif de 60 à 80h semaine ! La moitié de notre temps de travail n’est pas rémunérée. Notre droit au repos n’est pas respecté. Nous logeons dans des taudis. Les accidents de travail se multiplient. Bien travailler, ça coûte trop cher ! La production agricole doit satisfaire des besoins vitaux. Comme toutes les productions essentielles (santé, énergie,,…), elle doit se libérer des injonctions aberrantes du capital. Nous refusons que le travail blesse, nous refusons que le travail tue. Notre travail doit nous permettre de vivre dignement, en période d’activité comme en période de chômage.
Pour toutes ces raisons, le SGT-CGT affirme son soutien aux mobilisations annoncées et appelle ses syndiqué.e.s à rejoindre le mouvement : grève, soutien de piquets de grève (y compris dans d’autres secteurs productifs), participation aux assemblées, blocages, etc.
Ces mobilisations se présentent comme une occasion de renforcer le mouvement ouvrier en rapprochant l’ensemble des travailleuses et travailleurs. La construction et le renforcement d’une véritable conscience de classe nous semblent essentiels à l’élévation du rapport de force et déterminants pour la capacité du mouvement à obtenir des victoires significatives. Aussi, souhaitons-nous voir celui-ci s’affranchir au plus vite de toute vélléité interclassiste, celles-ci n’ayant d’autre effet que le désarmement de la classe ouvrière (entendue comme l’ensemble du salariat).
Travailleuses, travailleurs, unissons nous ! Travailleuses et travailleurs agricoles, nous sommes exploités par des patrons qui s’autodésignent « petits ». On leur consent trop facilement ce qualificatif, même à gauche. Ce faisant, on renonce à les situer dans les rapports de production, on renonce à protéger celles et ceux qu’ils exploitent. Le prolétariat agricole est ignoré, piétiné. Nous avons plus en commun avec les camarades exploités chez Bonduelle, Lactalis, Neuhauser,etc. qu’avec des exploitants, même quand ils et elles se disent « paysans ».
En tant qu’organisation de travailleurs et de travailleuses, nous n’accepterons pas de voir nos exploiteurs se hisser au rang des victimes. La défense de nos intérêts de classe doit rester notre priorité.
Lénine écrivait qu’ « une situation prérévolutionnaire éclate lorsque ceux d’en haut ne peuvent plus, ceux d’en bas ne veulent plus. »
La création du SGT-Cévennes, Syndicat des Gardien.ne.s de Troupeaux a rejoint la dynamique de lutte déjà existante des SGT-CGT. Afin de revendiquer les conditions de travail et pour mettre en lumière la réalité et les difficultés de ce métier souvent idéalisé, une rencontre a été organisée à Saint-Jean-du-Gard sous le nom de Massif Attaque.
Voici la vidéo publiée par Télédraille suite à cette troisième édition de Massif Attaque du 25 au 27 avril 2025.
Février 2025. Cette année encore, le SGT s’est invité à la foire de Saint Martin de Crau, une sorte de fête officielle du pastoralisme, avec des officiels justement, des éleveurs éleveuses, des bêtes, des bergers bergères et un public curieux. Le SGT y a posé un stand et une présence, avec l’appui de l’union locale CGT, pour rencontrer les gens, parler, tracter. Et mettre des grains de sables dans cette machine lisse et bien huilée.
Nous avons profité de ce rassemblement de SGT dans la région, pour discuter autour du micro avec plusieurs d’entre elleux.
Merci à Eglantine, Benoit, Celia, Lison, JC, d’avoir partagé leur témoignage. Merci à Noé et aux copaines pour les prises de son.
Durée : 54 minutes // Musique : Boucan – Hannah 89, sur l’album Ballad of John Kairos
Les SGT-CGT se sont réunis à Saint-Jean-du-Gard ce weekend pour une nouvelle édition de Massif Attaque. Cette troisième édition a rassemblée plus de 300 personnes autour de la lutte des gardiens de troupeaux.
Le weekend a débuté vendredi par une journée de formation pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles au travail. En agriculture, nous sommes régulièrement victimes de misogynie ou d’homophobie. Les situations de harcèlement et les agressions sexuelles sont fréquentes dans notre travail, et renforcées par l’isolement. Il est essentielle de nous organiser pour que cessent les violences.
L’atelier « négocier son embauche » a permis à de nombreux salariés de se former sur le droit du travail et d’appréhender de manière combative la saison qui vient.
Durant la discussion sur la réforme du RSA et la précarité, les camarades du CNTPEP ont rappeler que le chômage est un choix politique, fait par le pouvoir et le patronat, pour maintenir la pression sur les salaires et les conditions de travail. De cette manière, ils exercent un chantage à l’emploi permanent, nous obligeant à accepter n’importe quel emploi, à n’importe quel prix.
Lors de la table ronde « Paysannerie » et lutte des classes, nous avons débattus de la question suivante:
Pourquoi le « mouvement paysan » – tel qu’il se construit aujourd’hui – reste un frein, voire une impasse, pour les luttes du salariat agricole ?
Le patronat n’a de cesse d’invisibiliser les rapports d’exploitation qui existent en agriculture, et ainsi, d’invisibiliser les ouvriers agricoles et leurs luttes. L’installation est présentée par le monde paysan comme la seule voie de promotion sociale possible pour un ouvrier agricole. Une solution individuelle, donc, au détriment de la lutte collective des ouvriers pour l’amélioration de leurs conditions de travail et l’augmentation des salaires.
Une troisième édition réussite, riche de débats et de rencontres, et qui s’est terminée par la fête et les concerts.
Hier nous étions mobilisés à la foire agricole de Saint-Martin-de-Crau dans les Bouches du Rhône, à l’appel du SGT PACA. Les gardiens de troupeaux ont fait entendre leur voix lors de la remise des prix, où s’auto-congratulaient les gros exploiteurs de la plaine de la Crau. Les éleveursde la FNSEA qui auraient du siéger ce jour là en négociation à Paris ont préféré allé à la foire, après avoir annulé la discussion nationale sur les conditions de travail des gardiens de troupeaux.
En pleine remise des prix, une banderole a été déroulée au dessus de la scène, expliquant que notre travail aussi, avait un prix! Nous en avons marre de travailler gratuitement pour des éleveurs qui ne respectent ni nos droits, ni notre dignité.
Nos syndicats CGT luttent depuis maintenant plus de deux ans pour l’obtention d’une convention collective pour les gardiens et gardiennes de troupeaux, ainsi que plus largement pour gagner des droits pour l’ensemble des travailleurs agricoles. En nous organisant, nous avons la volonté de mettre fin à l’impunité dont jouit le patronat agricole depuis toujours en ce qui concerne nos salaires, nos contrats minables, et nos conditions d’embauche. Nous avons face à nous un patronat agricole extrêmement organisé, principalement à la FNSEA et de plus en plus fasciste, comme le montre l’émergence de l’organisation de la Coordination Rurale.
Le 12 février, se tiendra à Saint Martin de Crau la foire agricole de printemps, grande parade pour les éleveurs de la Crau, connus pour imposer des conditions de travail d’un autre temps aux berger.es. C’est aussi un lieu où nous sommes nombreux et nombreuses à nous rendre pour rencontrer des éleveurs et trouver un poste pour l’été, pour acheter du matériel, et pour se rencontrer.
Le 12 février est également le jour où devait se tenir une négociation nationale à Paris, en présence des SGT-CGT et des représentants de la FNSEA. Comme la fois précédente, ces derniers annulent. Dans tous les départements aujourd’hui, le syndicat patronal trouve les excuses les plus bidons pour ne pas se confronter aux réalités que nous dénonçons. Depuis 2 ans que se tiennent ces réunions, toutes nos revendications ont été rejetées et les patrons n’ont pas fait une seule proposition.
Vu les conditions, ils n’ont effectivement aucun intérêt au changement !
Pourtant, la marge de progression est vaste dans notre métier : travail 7j/7, équipements à nos frais, heures non payées, journées de 16H, travail de nuit, manque d’eau potable, accidents, violences, logements insalubres, misogynie, travail au noir, exploitation de travailleurs étrangers sous payés…
Cela est notre quotidien. Nous n’avons donc pas grand-chose à perdre et tout à gagner !
Dans les Bouches-du-Rhône, malgré une très forte activité pastorale, aucune disposition spécifique sur les bergers n’existe, et les patrons sont bien contents que la convention collective des travailleurs agricoles soit si floue en ce qui concerne notre travail et nos tâches. Une bonne raison de ne pas l’appliquer ! Deux ans que nous demandons l’ouverture de négociations… Dans la Crau, se trouvent les plus gros moutonniers, ceux qui touchent jusqu’à 1 millions d’euros de subvention de la PAC, qui représentent la FDO et la FNSEA, et qui embauchent des dizaines de bergers et de bergères payés au lance pierre. Ils transhument leurs bêtes dans toutes les Alpes, et leurs bergers qui exercent en Savoie ou dans les Hautes Alpes n’ont pas droits aux mêmes avantages que leurs voisins de montagne dont les patrons sont domiciliés dans d’autres départements.
Nous nous mobilisons donc à la foire agricole le 12 Février, pour mettre la pression sur le patronat pour l’avancée de nos conditions de travail, la fin du travail gratuit, la fin de l’exploitation à outrance ! La situation ne doit plus durer !
Nous appelons tous les gardiens et toutes les gardiennes de troupeaux à venir nous retrouver dès 9h sur la foire, et à toutes les personnes solidaires à nous rejoindre !