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Votez et faites voter CGT !

Du 15 au 31 janvier 2025, nous sommes appelé.e.s à voter en tant que salarié.e.s agricoles pour élire nos représentant.e.s en chambre d’agriculture pour les 6 années à venir.
Ce vote paraît éloigné et du terrain et de nos réalités. Mais c’est une action militante au même titre que les actions que l’on mène contre la FNSEA ! Les résultats obtenus à la fin des élections détermineront la représentativité, et donc le  poids, de notre syndicat dans les négociations départementales et nationales. En ce moment même, dans plusieurs départements, des négociations concernant les salaires et les conditions de travail des bergers.e.s sont en cours. Quant au niveau national, nous luttons pour une convention collective nationale pour les gardien.ne.s de troupeaux qui s’appliquerait partout en France.

Ces élections en chambre d’agriculture sont donc décisives pour continuer à peser dans les négociations en cours

Travail gratuit, heures supplémentaires jamais considérées, primes d’équipement inexistante ou jamais versée, salaire au rabais alors que nous sommes qualifié.e.s, chiens de conduite à notre entière charge, utilisation de nos véhicules personnels, etc.
Autant de situations qui doivent cesser. Nous avons besoin d’une convention collective pour pouvoir exercer correctement notre métier et en vivre ! Gardien.ne.s de troupeaux, saisonnier.ère.s et salarié.e.s agricoles, les élections en chambre d’agriculture sont une étape déterminante pour nos futures conditions de travail!

Pour nos revendications, votons toutes et tous pour les listes CGT aux élections en chambre d’agriculture !

Pour être inscrit sur une liste électorale des chambres d’agriculture, il faut avoir travaillé en agriculture au moins 3 mois entre juillet 2023 et juillet 2024. Si vous êtes inscrit.e.s sur les listes électorales, vous allez recevoir le matériel de vote par courrier, à l’adresse où vous êtes domicilié.e.s. Une fois reçu il vous faudra renvoyer votre vote par la poste — avec une enveloppe fournie à cet effet — à l’adresse indiquée. Il est aussi possible de voter par internet, en utilisant les codes reçus dans le courrier. Si vous ne recevez pas votre matériel de vote ou que les codes ne fonctionnent pas, prévenez-nous. Il sera possible de récupérer ses codes auprès de la préfecture.

Chaque voix compte !

L’exploitation des pâtres, la forêt cachée par l’arbre à clichés

Nouvel article à lire sur le site du NPA révolutionnaire

 

Révolutionnaires : Pouvez-vous nous parler de votre métier, dont la réalité est assez méconnue, et nous décrire vos conditions de travail ?

Damien, Charlotte : Derrière l’image bucolique que l’on a des bergers, l’exploitation capitaliste est rude.

Le travail est dur physiquement, pendant la saison on ne compte pas les heures. On a un contrat à 42 heures1 officiellement, mais, en réalité, on est plus entre 60 et 80 heures par semaine (suivant si double poste ou pas). Sachant qu’on peut bien sûr être amenés à intervenir de nuit.

De plus, les conditions d’hébergement sont généralement très mauvaises, surtout en hiver : on nous met dans des bungalows délabrés, sans chauffage.

Juridiquement, notre employeur est responsable de nos conditions d’hébergement. Mais ce sont souvent les mairies qui sont propriétaires des cabanes. Employeurs et mairies se renvoient la balle pour contourner leurs responsabilités. À savoir que c’est le Code rural qui encadre les conditions d’hébergement des travailleurs saisonniers, et que les exigences qu’il fixe sont déjà au ras des pâquerettes. Il faut ajouter qu’assurer la protection du troupeau dans un contexte de prédation nous oblige à toujours dormir auprès de celui-ci, tout en changeant régulièrement de quartier : il faut donc plusieurs cabanes sur une même estive. Lorsque les abris fixes ne sont pas disponibles, nous dormons dans des abris héliportés de 4 m2.

Il y a aussi l’encadrement juridique de notre profession qui est insuffisant et très disparate : les accords collectifs qui existent dans certains départements n’existent pas partout, et leur contenu est très variable. Comme tous les travailleurs saisonniers, nos contrats sont toujours précaires : il s’agit le plus souvent de CDD saisonniers (pas de prime de précarité), mais on peut aussi parler des contrats (TESA) : trois clics avec la MSA (Mutuelle sociale agricole) suffisent pour sortir un contrat. Dans les deux cas, nos employeurs sont très majoritairement exonérés de cotisations sociales. C’est pour cela qu’un de nos axes de lutte est l’inscription d’un avenant dans la convention collective nationale qui garantirait de bonnes conditions de travail et de rémunération pour toutes et tous.

Qu’est-ce que l’élevage de montagne aujourd’hui ? Quel est votre rapport avec les éleveurs ?

C’est un secteur énormément subventionné, on a plus l’impression que c’est pour l’image que cela renvoie que réellement pour la production derrière, mais les sommes qui sont mises par l’État ou l’Union européenne ne se répercutent pas sur les salaires des gardiens de troupeaux.

En fait, il y a toujours ce mythe enjolivé de la paysannerie française gardienne du patrimoine et des paysages. En France, les paysans sont devenus des agriculteurs. Qu’ils soient petits ou grands : ils sont avant tout exploitants agricoles. C’est important pour nous de revenir à une lecture matérialiste des rapports de production, sans quoi il nous est impossible de prendre conscience de notre exploitation et de nous situer correctement dans les rapports de classe. C’est un piège pour nous et pour nos collègues de penser qu’un groupe abstrait, celui des « paysans » engloberait joyeusement salariés et petits exploitants. Matériellement, un employeur – qu’il soit petit ou grand, vertueux ou fanatique du productivisme – perd quelque chose dans ce que l’on gagne en tant que salariés. L’exemple le plus frappant est celui des cotisations sociales : qui, au sein du patronat agricole, réclame leur paiement ? Il faut sortir d’une approche morale pour revenir à une lecture matérialiste, qui nous permette d’être lucides sur les rapports d’exploitation qui nous lient à nos employeurs, quels qu’ils soient.

La FNSEA négocie le rabaissement des conditions de travail et les normes environnementales, sous couvert de lutte pour l’existence des paysans, ou contre le libre-échange. Alors que déjà, de base, les salariés agricoles n’étaient pas beaucoup protégés, c’est de pire en pire. Les syndicats agricoles utilisent l’intérêt politique et médiatique autour de la souffrance des agriculteurs pour faciliter l’exploitation de leurs salariés, dont on ne parle jamais. Ajoutons que l’enjeu d’image est particulièrement fort pour eux en cette période d’élections en chambre d’agriculture.

Même la Confédération paysanne, qui pourtant porte des valeurs de gauche, se concentre – et c’est bien logique si on en revient à une grille de lecture matérialiste – sur la protection des intérêts propres de ses petits exploitants. Quand on essaie de négocier des augmentations de salaire, c’est le côté patronal qui prime, qu’on soit progressiste ou réac. Petits ou grand patrons de l’agriculture exploitent inéluctablement leurs salariés. Encore une fois, ce n’est pas un jugement moral mais un fait, nous, on a une lecture de classe de l’économie et on ne s’en cache pas.

Objectivement les petits agriculteurs n’ont pas grand intérêt à défendre le système en place, mais, d’ici à ce qu’ils se joignent aux travailleurs agricoles et surtout soutiennent leurs revendications, la marche est haute, vu que ça implique de s’attaquer à leurs petits profits.

Quels sont les objectifs de votre lutte ?

On ne nie pas qu’il y a une détresse agricole ; mais on ne peut pas en rester là pour trouver des solutions. Notre axe est de défendre nos conditions de travail et, plus largement, de faire entendre une autre voix dans les questions agricoles, une voix ouvrière avec notre point de vue de classe, que les syndicats d’exploitants agricoles masquent.

On a cherché à regrouper d’abord les gardiens de troupeaux. Le SGT est relativement récent, mais on a pas mal grossi en peu de temps. On compte aujourd’hui une grosse centaine d’adhérents sur toute la France (pour peut-être 1 500 gardiennes et gardiens de troupeaux, on a du mal à avoir les chiffres) et quatre SGT différents : Ariège, Alpes du Nord, Alpes du Sud et Cévennes.

Le choix de la CGT repose sur deux constats. Le premier est pragmatique : on s’est tournés vers une organisation syndicale représentative dans le secteur agricole, c’est ce qui nous permet de siéger en commission paritaire pour négocier nos conventions collectives. Cela nous ouvre aussi la porte d’autres instances, pas forcément décisives, mais qui nous permettent de montrer qu’on est là. La Fnaf (Fédération nationale agro-alimentaire et forestière de la CGT) nous accompagne d’abord dans les négociations territoriales et nationales des avenants « gardiens de troupeaux » aux conventions collectives. Les SGT ont établi un cadre revendicatif commun pour améliorer les conditions d’emploi, de travail et de rémunération des gardiens de troupeaux sur tous les massifs.

Aujourd’hui, nous souhaitons également travailler à la convergence des luttes dans les secteurs agricoles en élargissant nos perspectives à tous les ouvriers et saisonniers du secteur. La Fnaf a un rôle important à jouer là-dedans, mais les UD et UL locales également.

Le deuxième est politique : on a fait le choix d’une organisation syndicale combative qui ne considère pas le dialogue social comme une fin en soi, mais qui revendique son héritage marxiste et soutien statutairement le rôle historique du mouvement ouvrier.

Nous menons aussi des actions de notre section pour rendre visible la lutte et faire pression sur le patronat agricole. Quelques objectifs que nous nous donnons :

  • Apparaître dans les kermesses patronales locales, se confronter aux éleveurs et rencontrer les pâtres dans les territoires : foires et salons agricoles.
  • Exister dans le paysage local en organisant des rassemblements, des conférences et des cafés prolos pour imposer nos thématiques et notre discours.
  • Élever d’un cran la défense des travailleurs en utilisant de manière systématique et stratégique le recours aux prud’hommes. Avoir une attitude plus offensive.
  • Solliciter les médias et les organisations politiques à toutes les échelles et les confronter à leurs ignorances et contradictions sur le monde du travail en agriculture.

La FDSEA des Savoies met fin aux négociations départementales

De manière unilatérale, les agriculteurs de la FDSEA des Savoies ont mis fin, le vendredi 13 décembre 2024, aux négociations départementales pour les gardiens de troupeaux.

Un pas en avant, trois pas en arrière

Alors même que nous nous étions mis d’accord sur le défraiement d’une partie de l’équipement obligatoire des gardiens de troupeaux, la fin des négociations dans les Savoies sabote les maigres avancées que nous étions sur le point d’obtenir.

La FDSEA tient un double discours

Tout en se présentant en défenseur du dialogue social, elle met en place un chantage bureaucratique : soit on remet à plat le travail d’un an de discussions en changeant le périmètre des négociations en cours, soit c’est la fin de toute négociation. Nous ne sommes pas dupe et refusons ce chantage. D’un coté, la FRSEA nous impose un nouvel échelon régional pour « homogénéiser » les accords. D’un autre coté, les négociations nationales, qui répondent déjà à cet objectif, pataugent du seul fait de la FNSEA, qui annule les négociations sans même plus prendre la peine de nous donner un motif.

Où sont les promesses ?

A tous les niveaux, le patronat agricole adopte une attitude déloyale, revenant systématiquement sur les engagements qu’ils ont pu prendre lors des différentes commissions. Dès l’ouverture des négociations nationales, Jérome Volle, vice président de la FNSEA, nous a assuré le maintient des négociations départementales. Nous dénonçons ce mensonge et nous exigeons la réouverture des négociations départementales en Savoie et Haute-Savoie.

Le syndicat patronal n’assume pas ses responsabilités

Par ses agissements, la FNSEA met une balle dans le pied de tous les éleveurs pastoraux qu’ils sont censés représenter. Il y avait urgence à encadrer, de manière collective, le travail des salariés d’alpage. Au lieu de quoi, les éleveurs de la FDSEA nous encouragent littéralement à dénoncer les mauvais patrons devant le tribunal des prud’hommes. Or, l’organisation du travail en estive est telle que tous les éleveurs sont hors la loi, que ce soit au niveau du temps de travail, du salaire, du droit au repos, du logement, de la potabilité de l’eau, de l’équipement, de la sécurité… Le comportement de ces agriculteurs ne fait que renforcer notre détermination. Nous les prenons au mot et déclarons la fin de l’impunité pour les éleveurs. Des prud’hommes vont effectivement avoir lieu contre les éleveurs. Les salariés ne doivent plus se laisser faire.

Les patrons doivent comprendre qu’ils ne peuvent plus bafouer nos droits

Nous subissons des conditions de travail moyenâgeuses : travail au noir, salaire non versé, insultes, accidents, violences, logements insalubres… Les patrons doivent comprendre qu’ils ne peuvent plus rémunérer les salariés d’alpage au SMIC, s’asseyant ainsi sur la classification des emplois en agriculture. Ils doivent comprendre que nous ne sommes pas des tacherons et que nos heures de travail doivent être comptabilisées et rémunérées. Que le jour de repos hebdomadaire n’est pas une option. Que l’eau fournie doit être potable. Que nos équipements de travail doivent être à la charge des employeurs. Tout cela ne peut plus durer. Aujourd’hui les salariés s’organisent et se battent pour pouvoir travailler et vivre dans la dignité.

Face au nouveau cirque du patronat agricole, la voix des ouvrier.ère.s de l’agriculture doit se faire entendre

Suite à leur mouvement de grogne de l’hiver dernier, les patrons de l’agriculture ont bénéficié des faveurs du pouvoir en place : casse des droits sociaux, exonérations de cotisations sociales, réduction drastique des contrôles, abandon de nombreuses normes environnementales visant à protéger les salariés et la nature, sans compter la bienveillance de la police et des préfectures devant leurs actions violentes.

Le patronat agricole s’est fait confirmer ses privilèges

Les exploitants et propriétaires du monde rural, petits et grands, ultra-libéraux ou poujadistes, paysans ou agro-industriels, ont à leur avantage des dispositions d’exception qui précarisent le salariat agricole pourtant indispensable au fonctionnement de leurs exploitations. Mais les largesses gouvernementales ne suffisent plus. Depuis plusieurs semaines, sous couvert d’une opposition opportuniste au MERCOSUR, les revoilà sur leurs tracteurs, bien décidés à faire voler en éclat ce qu’il reste de normes sociales et environnementales, dans le mépris le plus total des centaines de milliers d’ouvrier·ère·s agricoles toujours plus exposé·e·s aux violences, aux accidents de travail, à la maladie et à la précarité.

Le salariat paye seul les pots cassés de la destruction des normes sociales en agriculture

Dans le contexte des élections en Chambre d’agriculture, la FNSEA et la CR font dans la surenchère. Toujours plus à droite, toujours plus réactionnaires, ces organisations promettent une exploitation encore plus brutale et plus intense du salariat agricole, pour multiplier les profits. De son côté, la Confédération Paysanne est incapable de combattre le capitalisme agricole et ne reconnaît pas l’exploitation de son salariat.

La situation dans laquelle se trouve l’agriculture est grave. Elle s’inscrit plus largement dans une crise systémique du capitalisme

Une rupture avec ce système est indispensable pour qu’advienne un changement de modèle agricole capable de garantir les besoins alimentaires de tous et toutes, dans des conditions durables. Cela passera notamment par l’arrêt définitif du saccage des territoires et la mise en pratique de nouvelles formes collectives du travail de la terre.

Seuls les ouvrier·ère·s agricoles, sont capables de mener à bien cette rupture, pour qu’enfin, notre travail serve à la satisfaction des besoins et non à l’enrichissement de quelques uns.

OUVRIER·ÈRE·S AGRICOLES DE TOUS LES PAYS, UNISSONS-NOUS

Création du SGT-Cévennes

Nous souhaitons annoncer la création du SGT-Cévennes, Syndicat des Gardien.ne.s de Troupeau qui rejoins la dynamique de lutte déjà existante des SGT-CGT. 

Berger.e.s, Vacher.e.s, Chevrier.e.s des Cévennes et alentours, il est désormais possible d’adhérer, et de s’organiser ensemble.

Nous sommes basé.e.s au Vigan (30120).

N’hésitez pas à faire passer l’info dans vos réseaux.

Contact :

sgtcevennes@riseup.net

06 88 72 11 12

 

Commission mixte paritaire du 04: Mobilisation à Digne les Bains, le 21 novembre 2024

Communiqué du SGT PACA
Voir le communiqué en entier

Dans le département des Alpes de Hautes Provence, voilà trois ans que la mise en conformité de l’avenant territorial encadrant les salaires et les conditions de travail est en cours. Sensée harmoniser la « nouvelle » convention collective nationale du travail agricole et le texte départemental en vigueur en retenant sur chaque points les éléments les plus favorables aux salarié.es. Cette mise en conformité tarde tarde et empêche la tenue de réelles négociations pour
améliorer les conditions de travail des salarié.es agricoles.
La FDSEA 04 fait tout pour retarder voire empêcher le processus : annulations répétées de réunions prévues de longue date, contre-propositions qui remet les acquis favorables aux salarié.es en cause… Ils jouent l’épuisement des salariés et font traîner pour que rien n’aboutisse.
Le flou laissé par l’existence des deux textes les arrange ; ils embauchent en ne respectant ni l’un ni l’autre !

Pour nous, gardiennes et gardiens de troupeaux, la situation est urgente ! Que ce soit dans les estives l’été, dans les vignes, les collines l’hiver, nous subissons des conditions de travail bien en deçà de ce que la loi exige et des salaires vraiment minables.

Le 04 est un des départements qui compte le plus de têtes de bétail ovins. Les
exigences et les charges de travail que nous font porter nos employeurs sont
nombreuses alors même qu’ils sont gavés d’argent public (PAC, MAEC, Plan Loup…).
Nous travaillons et pourtant nous ne pouvons pas vivre de notre travail !
La misère et la précarité se généralisent et se banalisent, nous avons besoin de
droits et de salaires dignes maintenant ! Nos syndicats de Gardien.nes de Troupeaux se battront face à l’injustice !

Bilan d’estive 2024

Aujourd’hui, les salariés des alpages ont décidés de ne plus taire les conditions de travail auxquelles ils font face, et de contre-attaquer en mettant aux prud’hommes les éleveurs aux pratiques délétères.

Pour mieux comprendre notre colère, voici les situations dont a eu connaissance le SGT38, et qui se sont déroulées pour la majorité dans les départements de Savoie, Haute Savoie et Isère en l’espace de quelques mois d’estive.

Des problème avec les contrats de travail :

Des contrats qui ne sont pas remis en temps et en heure par l’employeur, parfois au bout d’un mois de travail, parfois volontairement à la fin du contrat. Un berger a du contacter la MSA pour vérifier qu’il était bien déclaré car il n’a reçu aucune preuve d’embauche.
Une promesse d’embauche non tenue car le salarié a négocié ses conditions de travail.
Un berger a travaillé 15 jours au début de la saison, sans être déclaré, pour 500€ ! C’est moitié moins que ce qu’il aurait du gagner s’il avait été déclaré.
Des Documents Uniques d’Évaluation des Risques Professionnels qui se font rares

Des problèmes de salaire :
Des bergers seuls en alpage mais embauchés au palier 1.
Une salariée embauchée comme aide bergère alors qu’elle est seule sur la montagne.
Des heures qui manquent sur la fiche de paye, des majorations non respectées,
Et des salariés qui ne sont pas payés, du tout.

De nombreux problèmes de temps de travail et de droit au repos
Un berger qui fait seul le travail de deux personnes car les aides bergers successifs refusent de rester à cause des conditions de travail.
Des bergers obligés de travailler 7/7j, payés 6 jours.
Des bergers embauchés avec un contrat de 35H alors qu’ils en font le double.
De 6H30 à 22H, des journées de 16H de travail sans interruption.
De manière très généralisée, les 11H consécutives de repos quotidiennes ne sont pas respectées.
Des surcharges de travail à causes d’agnelages « surprise » organisés en montagne par des éleveurs.
Un berger amené à travailler sans chien alors que les éleveurs devaient lui en fournir un.
Un berger qui s’est vu licencié car il a menacé l’employeur de « respecter ses 44H de travail ».

Des problèmes de logement récurant
Avec des salariés qui vivent dans des taudis, qui souffrent du froid et tombent malades car ils ont un poêle qui fume, qu’ils manquent de bois, qu’ils n’ont pas d’eau chaude ou que les murs de la cabane ne jointent pas.
Des bergers logés en caravane.
Des bergers logés en tente.
Des logements sans électricité.
Des salariés souffrant du manque d’intimité, avec une chambre pour deux bergers.
Une cabane devant être partagée avec l’employeur, qui fait dormir son berger par terre lorsqu’il vient.
Des invasions de fourmis, de puces, de rongeurs dans la cabane.
Des bergers contraint de se loger au camping sur leurs propres frais.
Des bergers complètement isolés car ils n’ont pas de réseau téléphonique nulle part sur la montagne.

De graves problèmes d’eau :
Des cabanes sans eau, sans douche, sans toilettes.
Lorsqu’ils ont la chance d’avoir de l’eau, les bergers découvrent dans leurs captages : de la boue, des algues roses, des sangsues, des grenouilles mortes, esherichia coli…
Plusieurs cas d’intoxication à l’eau. En Isère, deux bergers ont été malades à cause de l’eau. D’après leur propre mot « Même leurs chiens ont été malades. » Dans le 05, deux bergers ont été héliportés et hospitalisés d’urgence. Aujourd’hui, ils ont encore des séquelles.
Une autre bergère nous dit « boire de la boue », et doit se déplacer dans la montagne avec sa bouteille pour prendre de l’eau aux sources.

Des accidents du travail
Un dérochement et une chute de 10 mètres, une triple fracture…
Des difficultés à faire reconnaître les accidents par la MSA.
Des accidents directement lié au manque d’équipement : infection du à des chaussures trop abîmées.
Un berger gravement mordu par son chien de protection.
Plusieurs bergers en état de sous-nutrition car leurs éleveurs ne les ont pas ravitaillé.

Des violences
De la part de l’employeur : Des critiques injustifiées à répétition,
Des cris et des propos humiliants :« tu travaille comme un singe », « tu sens la merde »  « travaille plus vite ou je ne te paierais pas »
Des propos racistes, homophobes, misogynes.
Une agression physique avec dépôt de plainte de la salariée.
Des violences verbales et physique de la part des touristes.
Plusieurs employeurs qui ont envoyés des SMS agressifs ou humiliants aux salariées.
Des violences sexistes et sexuelles, notamment un viol.

Des problèmes de fin de contrat :
Pour se mettre en sécurité, les salariés sont obligés de se mettre en arrêt maladie, de démissionner, de faire valoir leur droit de retrait, de rompre leur contrat pour faute grave de l’employeur.
Des salariés ont subit du chantage lors de la remise de la dernière paye : remise du chèque à condition que le salarié signe le solde de tout compte.
Des employeurs qui tardent à remettre les attestations France Travail, mettant les salariés en difficulté.
Des salariés qui ont peur de représailles de la part de leur employeur.
On ne peut pas dire que la situation est pire que ce que l’on imaginait, car nous sommes bien conscients des réalités de notre métier. Par contre ce qui nous frappe, outre l’ état d’épuisement physique et moral des salariés, c’est la grande culpabilité qu’ils ressentent à ne pas pouvoir bien faire leur travail, alors même que ce sont eux les victimes des employeurs peu consciencieux voire malveillants.

Si ces salariés décident d’arrêter de garder des troupeaux, ce ne sera pas par manque de passion, mais bien à cause de leur conditions de travail et de la violence des situations auxquelles ils font face.

Stop au mépris, à l’oppression et aux basses manœuvres de la FNSEA !

Ce vendredi 15 novembre, une négociation pour améliorer les conditions des Gardiens de Troupeaux devait se tenir dans les Savoies. Mais celle-ci a été annulée 48H avant. La raison de cette annulation est une proposition de la FRSEA Aura de « régionaliser » les négociations gardiens de troupeaux, qui se déroulent dans les départements 73-74 et 38.

Notre syndicat estime que cette décision menace le travail que nous avons effectué depuis 2 ans dans ces deux départements. Nous souhaitons que les négociations en cours reprennent au plus vite, en Isère comme dans les Savoies, et nous continuerons à dénoncer chaque annulation, qui nous font perdre du temps alors que les bergers vivent des situations de souffrance au travail intolérables.

Voir le communiqué complet ici

En Savoie et Haute Savoie nous avons déjà gagné 6 jours de congés payés supplémentaires à la fin de l’estive, ainsi que des contrats de 44H minimum pour tous les bergers, aides bergers et vachers d’alpage.

Il aura fallu plusieurs mobilisations pour que les négociations aient lieu avec la FDSEA38. Malgré qu’une réunion sur deux ait été annulée, nous étions parvenu à tomber d’accord pour obtenir des avancées pour les gardiens de troupeaux en Isère, notamment sur la mise en place d’une prime d’équipement. Rappelons qu’aujourd’hui les gardiens de troupeaux déboursent chaque année plusieurs milliers d’euros dans leur équipement de travail, et qu’il n’existe aucune compensation: Chaussures et vêtements de montagne, habits de pluie, jumelles, parapluie en bois, sac à dos… Tout ce matériel est indispensable à notre sécurité et au bon déroulement de notre saison, et les salariés doivent être remboursés de leurs frais professionnels par les employeurs.

En avril 2023, le SGT38 se rassemblait devant la chambre d’agriculture pour demander l’ouverture de négociations