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Les salariés agricoles en première ligne de l’exploitation

Article du travailleur alpin

Les salariés agricoles, comme les petits paysans, sont parmi les premiers à être frappés par l’indigence de leurs revenus. Ce qui n’est pas le cas des des grandes entreprises agricoles et des multinationales de l’agroalimentaire.

Le syndicat CGT des gardiens de troupeaux de l’Isère et la Fédération nationale agroalimentaire et forestière CGT (FNAF-CGT) partagent une préoccupation : faire entendre la voix des salariés agricoles dans la crise que traverse le pays. Car la FNAF le souligne : « Au bas mot, 40 % de la valeur de la production agricole est réalisée par un prolétariat précaire et smicardisé, pourcentage en constante augmentation du fait notamment des modifications structurelles de l’agriculture nationale ». « Nous nous battons pour que le Code du travail s’applique dans le milieu agricole. Salaires de misères, heures non rémunérées, logements insalubres, discriminations racistes et sexistes, accidents et morts au travail sont monnaie courante en agriculture », confirme le syndicat des gardiens de troupeaux.

Moins de contrôles, c’est aussi la surexploitation des salariés et de la nature

L’origine des difficultés ? Des lois, comme la loi Egalim, qui « ne visent qu’au partage des marges bénéficiaires au détriment des salariés, des petits et moyens paysans et des consommateurs », écrit la FNAF. Et « ce phénomène se conjugue à une socialisation toujours plus accentuée de l’agriculture, notamment au travers de la Politique agricole commune. Cette socialisation ne profite qu’à une couche restreinte des agriculteurs et de quelques grands groupes capitalistes. La population n’en voit pas la couleur. » Sans oublier que « moins de contrôles et de normes environnementales et sociales signifie à la fois une exploitation plus grande et des salariés et de la nature ».

Concentration au détriment des petits paysans

Le syndicat des gardiens de troupeaux ajoute que les principaux syndicats agricoles que sont la FNSEA, les Jeunes agriculteurs et la Confédération rurale sont aussi des syndicats d’employeurs de salariés agricoles, des organisations « partisanes d’un système capitaliste à bout de souffle, qui organisent la concentration des exploitations agricoles au détriment des petits paysans. Le trio FNSEA-JA-CR est aux ordres des multinationales de l’agro-business, comme en témoigne l’impressionnant CV du président de la FNSEA, Arnaud Rousseau ».

La FNAF appelle à sortir l’agriculture « de l’assujettissement aux lois du marché » et à construire « des convergences avec les forces progressistes et populaires, y compris agricoles et écologistes » avec « l’objectif de coopérations au niveau national et international ».

Le syndicat des gardiens de troupeaux estime que « nous pouvons choisir la planification démocratique de la production alimentaire, la construction de structures collectives, une socialisation de l’agriculture ouvrant la voie à la satisfaction des besoins alimentaires et non à l’enrichissement d’une poignée d’agro-businessmen ».

Colère des agriculteurs : « La FNSEA et les grosses exploitations ne sont pas dans la souffrance »

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En pleine colère des agriculteurs, le syndicat CGT des gardiens de troupeaux de l’Isère dénonce un mouvement mené par des organisations « partisanes d’un système capitaliste ». Un combat qui, selon l’organisation syndicale, oublie l’intérêt et l’apport des ouvriers agricoles.

Le combat des agriculteurs s’intensifie jour après jour malgré la prise de parole du Premier ministre Gabriel Attal. Une lutte qui entend défendre l’intérêt des exploitants et leur offrir de meilleures conditions pour exercer leur activité. Mais dans cette mobilisation, une catégorie de population du monde agricole se sent oubliée : les ouvriers.

Dans un communiqué publié ce jeudi 25 janvier, le syndicat CGT des gardiens de troupeaux de l’Isère dénonce un mouvement de grogne où les ouvriers agricoles « restent ceux dont personne ne parle« .

Des métiers de l’ombre

Après avoir difficilement acquis divers droits similaires aux autres salariés, selon le communiqué, les ouvriers agricoles poursuivent leur combat pour obtenir davantage de reconnaissance : « Nous permettons de faire vivre un secteur économique essentiel dans lequel le recours au salariat est de plus en plus répandu. »

Majoritairement, ils sont saisonniers et participent aux récoltes de fruits, de légumes, ou bien conduisent des engins. Des métiers de l’ombre qui, aujourd’hui, demandent de l’aide pour sortir de la précarité.