Nos syndicats CGT luttent depuis maintenant plus de deux ans pour l’obtention d’une convention collective pour les gardiens et gardiennes de troupeaux, ainsi que plus largement pour gagner des droits pour l’ensemble des travailleurs agricoles. En nous organisant, nous avons la volonté de mettre fin à l’impunité dont jouit le patronat agricole depuis toujours en ce qui concerne nos salaires, nos contrats minables, et nos conditions d’embauche. Nous avons face à nous un patronat agricole extrêmement organisé, principalement à la FNSEA et de plus en plus fasciste, comme le montre l’émergence de l’organisation de la Coordination Rurale.
Le 12 février, se tiendra à Saint Martin de Crau la foire agricole de printemps, grande parade pour les éleveurs de la Crau, connus pour imposer des conditions de travail d’un autre temps aux berger.es. C’est aussi un lieu où nous sommes nombreux et nombreuses à nous rendre pour rencontrer des éleveurs et trouver un poste pour l’été, pour acheter du matériel, et pour se rencontrer.
Le 12 février est également le jour où devait se tenir une négociation nationale à Paris, en présence des SGT-CGT et des représentants de la FNSEA. Comme la fois précédente, ces derniers annulent. Dans tous les départements aujourd’hui, le syndicat patronal trouve les excuses les plus bidons pour ne pas se confronter aux réalités que nous dénonçons. Depuis 2 ans que se tiennent ces réunions, toutes nos revendications ont été rejetées et les patrons n’ont pas fait une seule proposition.
Vu les conditions, ils n’ont effectivement aucun intérêt au changement !
Pourtant, la marge de progression est vaste dans notre métier : travail 7j/7, équipements à nos frais, heures non payées, journées de 16H, travail de nuit, manque d’eau potable, accidents, violences, logements insalubres, misogynie, travail au noir, exploitation de travailleurs étrangers sous payés…
Cela est notre quotidien. Nous n’avons donc pas grand-chose à perdre et tout à gagner !
Dans les Bouches-du-Rhône, malgré une très forte activité pastorale, aucune disposition spécifique sur les bergers n’existe, et les patrons sont bien contents que la convention collective des travailleurs agricoles soit si floue en ce qui concerne notre travail et nos tâches. Une bonne raison de ne pas l’appliquer ! Deux ans que nous demandons l’ouverture de négociations… Dans la Crau, se trouvent les plus gros moutonniers, ceux qui touchent jusqu’à 1 millions d’euros de subvention de la PAC, qui représentent la FDO et la FNSEA, et qui embauchent des dizaines de bergers et de bergères payés au lance pierre. Ils transhument leurs bêtes dans toutes les Alpes, et leurs bergers qui exercent en Savoie ou dans les Hautes Alpes n’ont pas droits aux mêmes avantages que leurs voisins de montagne dont les patrons sont domiciliés dans d’autres départements.
Nous nous mobilisons donc à la foire agricole le 12 Février, pour mettre la pression sur le patronat pour l’avancée de nos conditions de travail, la fin du travail gratuit, la fin de l’exploitation à outrance ! La situation ne doit plus durer !
Nous appelons tous les gardiens et toutes les gardiennes de troupeaux à venir nous retrouver dès 9h sur la foire, et à toutes les personnes solidaires à nous rejoindre !